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Mounir Fatmi. Sans histoire

16 Juin - 08 Oct 2007

L’artiste Mounir Fatmi, représenté par la galerie parisienne LA B*A*N*K, propose une installation chargée d’histoire qui s’insère dans le Musée national Pablo Picasso, «La Guerre et la paix».

Communiqué de presse
Sans histoire de Mounir Fatmi
Mounir Fatmi, être perplexe ou ne pas être
Paul Ardenne
L’histoire est justement au cœur de l’installation que l’artiste propose cet été au Musée Picasso de Vallauris, «Sans histoire». Décrivons brièvement cette œuvre. Conçue comme une formule de transition entre l’extérieur du musée et les peintures de La Guerre et la Paix, le chef-d’œuvre de Pablo Picasso que recèle ce dernier, la proposition de mounir fatmi est comme l’équivalent factuel et symbolique d’un parcours physique et méditatif. Des barres d’obstacles empruntées à un parcours d’équitation ont été installées de manière désordonnée, gênant la libre progression du spectateur vers la chapelle du château, sanctuaire du musée dont les parois exposent le grand œuvre de Picasso, et principale raison d’être du déplacement jusqu’ici des visiteurs. Ce jeu de mikado géant, décoré en noir en blanc, peut évoquer une sculpture abstraite de la période géométrique. Des mentions écrites en ponctuent toutefois la surface, empruntées au plus célèbre des traités militaires de tous les temps, le très lapidaire Art de la guerre du Chinois Sun Zi (Ve siècle avant notre ère)
[…]
Deuxième élément de l’installation, contigü au précédent, la projection d’une vidéo d’une dizaine de minutes intitulée L’Homme sans cheval, mouvement 3. Que montre celle-ci? Un homme vêtu en cavalier avance à pied dans un paysage périurbain désaffecté et humide. Apparition pour le moins incongrue que celle de ce personnage pas à sa place, qu’on dirait tombé là par hasard, donnant l’impression de s’être égaré. Quoi encore? Tout en marchant, l’«homme sans cheval» met des coups de pied dans un livre, qu’il repousse devant lui au rythme de sa marche. Coups de pied violents, systématiques – comme une revanche, ou un acte de dépit, on ne sait. La scène se déroule dans une atmosphère lourde. Musique lancinante, entêtante, pluie, solitude : Stalker, film d’Andreï Tarkovski dont l’action est censée avoir lieu à l’ère post-nucléaire, pourrait servir pour l’occasion de référence. Le livre, pour finir détruit par ce traitement de choc, porte un titre, Histoire.
[…]
La métaphore, à dessein, est aisée à filer. L’action humaine? Une stratégie calculée dont la finalité, pour l’essentiel, est le pouvoir, la conquête, la victoire, le contrôle de l’Autre […]. Le jeu plastique avec le parcours d’obstacles (une récurrence chez mounir fatmi), on le pressent, n’est non plus sans signification. On passe, on se fraie un chemin, certes. Mais pour pénétrer quel univers de décombres? Et pour s’acheminer jusqu’où, au final?

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