ART | EXPO

Morphosis

08 Mar - 17 Juil 2006
Vernissage le 07 Mar 2006

Revendiquant la complexité comme domaine d’exercice de l’architecte, l’exposition privilégie les dix dernières années d’activité de l’agence fondée en 1972 par Thom Mayne en présentant 22 projets en cours ou récemment réalisés. Pour cela, mOrphosis a élaboré un dispositif spectaculaire.

Thom Mayne
Morphosis

Extension des recherches de l’agence, l’exposition engage le spectateur à circuler sur et autour de cette plate-forme, favorisant une expérience interactive avec toutes les dimensions du travail de l’architecte. Cette vitrine horizontale intègre maquettes, dessins, films, images webcam de l’agence ou des sites de construction. Tout à la fois, écran de cinéma, puce informatique, vitrine d’exposition, image globale de la ville quadrillage caractéristique de l’organisation urbaine de Los Angeles, la scénographie est conçue comme une interface qui peut être déplacée et réactualisée. Elle rend ainsi visuellement compte de la complexité et de la richesse des réalisations et des méthodes de travail de l’agence mOrphosis.

Véritable précurseur, Thom Mayne a dès ses débuts intégré à ses bâtiments les principes de développement durable, d’économie d’énergie, d’inscription dans le territoire, de respect des usagers et d’importance donné aux matériaux. Partant d’une réflexion sur le langage et les typologies de l’architecture, il s’est très vite démarqué des assemblages du post-modernisme ou du jeu sur les formes d’un Frank Gehry pour interroger une sémantique active de l’architecture. Intégrant dans un premier temps des éléments industriels dans l’architecture d’une maison (6th Street, 1992) puis, bouleversant l’organisation des éléments constitutifs d’un bâtiment à une vaste échelle, (Caltrans District 7 Headquarters, 2004), mOrphosis affirme depuis quelques années un nouveau constructivisme : une re-construction qui prend en compte les sources historiques ou le contexte en une architecture tout à la fois réflexive et ouverte.

La philosophie et l’architecture de Thom Mayne, et par extension de mOrphosis, ne dérivent pas du modernisme européen ou des influences asiatiques mais s’ancrent bien davantage dans la culture de la côte Ouest des Etats-Unis. En ce sens, les projets de l’agence mOrphosis s’inscrivent dans la tradition d’innovation et d’expérimentation de la Californie du Sud et plus particulièrement de la ville de Los Angeles. En dépassant l’architecture «en morceaux» de Charles Moore et les préoccupations postmodernes des architectes de la côte Est, Aldo Rossi et Peter Eisenmann en tête, Thom Mayne élabore une approche complexe de l’architecture, tout à la fois langage plastique analytique et critique. Selon Ada Louise Huxtable, critique d’architecture et membre du jury du Pritzker Prize en 2005, «l’oeuvre de Thom Mayne transporte l’architecture du XXème au XXIème siècle dans son usage de l’art et des technologies d’aujourd’hui, pour créer un style dynamique répondant aux besoins actuels.»

Parallèlement à l’exposition mOrphosis, le Centre Pompidou consacre une grande exposition à la scène artistique de Los Angeles de 1955 à 1985. Cette exposition rassemble environ 350 oeuvres de 85 artistes.
À travers une large sélection de peintures, sculptures, installations, photographies, films et vidéos, cette exposition retrace l’histoire de la scène artistique de Los Angeles, depuis son émergence au milieu des années 1950 jusqu’au milieu des années 1980, qui voit l’éclosion d’une nouvelle génération d’artistes.

Commissaire
Frédéric Migayrou, Conservateur en chef au service des collections architectures et design Musée national d’art moderne Centre Pompidou

Publication
mOrphosis, Editions du Centre Pompidou
210 pages. 23,5 cm x 28 cm. 400 Illustrations couleurs.
39,90 euros

critique

Los Angeles 1955-1985, Naissance d’une capitale artistique

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