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Morales de l’art

Morales de l’art interroge les relations de l’art et de l’éthique du XIXe siècle à l’époque contemporaine. L’ouvrage prend, par rapport aux polémiques qui s’ensuivent, le recul de la réflexion. Il montre à travers l’étude de trois grandes configurations historico-conceptuelles que cette question de savoir si l’éthique doit se prononcer sur l’art est solidaire de celle de savoir si l’art doit se préoccuper d’éthique.

Information

Présentation
Carole-Talon-Hugon
Morales de l’art

Du Piss Christ de Serrano à Plateforme de Houellebecq, en passant par l’œuvre intitulée Lego Concentration Camp Set de Zbigniew Libera ou aux plastinisations de cadavres de Von Hagens, les relations de l’art et de l’éthique apparaissent bien comme l’inévitable horizon de questionnement suscité par certains devenirs contemporains de l’art. Mais peut-on juger d’une œuvre au nom de l’éthique ? Non, répond la doxa contemporaine qui considère l’art, absolutisé par le romantisme et déclaré souverain par l’École de Francfort, comme une valeur inquestionnable. Oui, affirment ceux qui ne croient pas en l’extraterritorialité de l’art.

S’interroger sur les relations de l’art et de l’éthique au début du XXIe siècle ne va pas de soi. Une telle question devient pourtant inévitable au vu de l’évolution contemporaine de l’art. Un certain nombre d’oeuvres contemporaines, jugées éthiquement transgressives ou affichant une intention morale, appellent à des connexions entre ces deux champs. La première difficulté est de définir le terme d’art, le sens du mot n’étant pas le même d’une époque à l’autre. La deuxième tient au mot éthique : la morale est relative, les normes varient d’une société à l’autre et d’une époque à l’autre, peut-on alors parler d’une éthique ? Se demander si l’art doit se préoccuper d’éthique veut-il dire que l’art ne doit pas transgresser la morale, respecter ses normes et ses valeurs, que l’art peut être mis au service de la morale ou du moins participer à l’éducation morale des hommes ?