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Monuments

04 Fév - 29 Fév 2012
Vernissage le 04 Fév 2012

Diplômée de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Claire Adelfang est une jeune photographe parisienne qui s’efforce de tisser des liens entre le regard et la mémoire, tout en faisant vivre au public une aventure aussi bien physique que spirituelle.

Claire Adelfang
Monuments

Pour justifier le titre de l’exposition, Monuments, Claire Adelfang évoque volontiers l’origine latine du mot formé à partir du latin monere, «se remémorer».
Les différents sujets qu’elle a rassemblés sous ce titre évoquent donc le rapport qu’entretiennent les hommes avec leur mémoire.

En outre, dans cette série photographique datant de 2011, le spectateur réalise une expérience quasiment physique à travers l’objectif et le point de vue de Claire Adelfang.

Dans Labyrinthe et Ecluse – Forme Joubert, paysages de béton et d’eau inspirés des écluses de Munich et de Saint-Nazaire, les prises de vues en plongée ou en contre-plongée permettent à Claire Adelfang de neutraliser les perspectives et de jouer des lignes de construction. Elle accentue alors le caractère irréel de ces environnements déshumanisés.
Le corps du spectateur, quant à lui, semble partager avec l’oeil cette descente vibrante.

Le jeu des perspectives et le point de vue de Alcôve et de Mur d’eau abolissent, pour leur part, l’horizon et les dimensions, le haut et le bas.
C’est arrivé au fond de l’image que le regard se confronte à la monumentalité et à l’échelle de l’environnement.

Puis avec Cascade, le poids de l’architecture s’oppose à la fluidité de l’eau. Elle semble évoquer quelque civilisation perdue où la vie, symbolisée par l’eau et la végétation rare, tente de trouver un équilibre dans un univers purement minéral.

Enfin, la photographie représentant la Synagogue Ohel Jakob du Jüdisches Zentrum Jakobsplaz de Munich enrichit d’une manière singulière la réflexion de Claire Adelfang sur le principe de mémoire impliqué par le monument.
Cette œuvre illustre en effet la complexité sémantique du titre de l’exposition qui contient à la fois une dimension physique et une incarnation.
Le spectateur retrouve donc la dominante minérale des autres prises de vue dans la base d’une architecture évoquant le mur des lamentations de Jérusalem.
De ce point de vue, les photographies de Claire Adelfang construisent bel et bien un dialogue silencieux et contemplatif entre les hommes et leur histoire.

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