Montpellier Danse. Là, Callas

Yalda Younes, Gaspard Delanoë
Montpellier Danse. Là, Callas

Plus que tout autre, Maria Callas a fasciné bien au-delà de son cercle d’amateurs: de par sa voix autant que ses frasques, ses amours et sa solitude. Des artistes aussi divers que Pier Paolo Pasolini -qui la fit tourner- ou Raimund Hoghe -sa création 36 Avenue George Mandel, sorte d’hommage- ont approché le mythe.

Le duo que forment Yalda Younes et Gaspard Delanoë y va de son opus, Là, Callas.
Dans un dispositif scénique minimal, Yalda, Gaspard, et leur invitée Marta Izquierdo Muñoz, entendent illustrer «à la fois savamment et ridiculement les relations ambigües qu’entretiennent public, présentateur télé et star». Ils utiliseront pour se faire la danse, le texte et la mise à distance.

Depuis Je suis venue, point de départ de leur association qui a pour nom la compagnie Humus, Yalda Younes et Gaspard Delanoë s’entendent à merveille pour questionner le monde à leur façon.
Elle, née à Beyrouth, formée au flamenco auprès d’Israel Galván notamment, lui homme de collectif d’artistes, auteur et ex-candidat à l’élection présidentielle: deux personnalités entières comme on les aime.

Là, Callas leur permet une fois de plus de s’interroger sur la société du spectacle et les rapports troubles entre ceux qui en sont, public compris.
Là, Callas enfin s’enrichit d’une participation exceptionnelle, l’espagnole Marta Izquierdo Muñoz vue dans les projets de Catherine Diverrès, François Verret, Mark Tompkins ou Eleonor Weber. Danseuse rare s’il en est. «Toutes choses travaillent plus que l’homme ne saurait dire, l’œil n’est jamais rassasié de voir, ni l’oreille lasse d’entendre». Là, Callas entre en scène.