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Montagnes russes, été indien, arabesques et paradis latin

PAnne Lehut
@02 Juil 2011

«Montagnes russes, été indien et paradis latin»: le titre de l’exposition est un véritable programme, et le travail de Marielle Paul, qui peint et dessine depuis vingt ans, toujours sur papier et à la gouache, est inclassable — aussi coloré qu’un paradis latin, aussi peu abstrait que figuratif.

Il est des œuvres dont la photographie peine à rendre compte: installations gigantesques, œuvres vidéographiques… Rien de tout cela chez Marielle Paul. Et pourtant. Ses peintures, il faut les voir en vrai, les caresser de l’œil pour en sentir le pigment, l’épaisseur.

Marielle Paul peint parfois des paysages, identifiés comme tels. Mais le plus souvent, ses œuvres sont notées comme Sans titre. Ou le titre est simplement descriptif: Formes et bourses. En effet, le sujet ne réside pas dans ce qui est représenté ou, au contraire, dans une abstraction revendiquée. Marielle Paul raconte en quelque sorte le processus même de création.
Ses peintures et dessins sur papier sont faits de recouvrements, parfois de véritables labyrinthes de couleurs. Marielle Paul connaît son médium, sans aucun doute. Les qualités de la gouache sont utilisées avec intelligence, pour nous offrir des plages de couleurs envoûtantes, très mates. On sent également l’utilisation qui est faite des outils, des pinceaux: on en sent le passage, la caresse.

Depuis peu, Marielle Paul s’essaie à des formats plus amples, en juxtaposant plusieurs feuilles de papier. Les (non)-motifs de l’artiste entretiennent un rapport bien spécifique avec le blanc du papier. En effet, elle le laisse toujours visible en périphérie et la feuille n’est ainsi jamais entièrement recouverte par la couleur. Chaque œuvre est comme une étape, et en cela, l’accrochage est juste: très simple, sans cadres ni vitres.
Une poésie certaine émane de tous ces paysages mentaux mais rien ne s’impose. Il y a dans le travail de Marielle Paul un aspect décoratif assumé mais on sent bien que cela ne constitue pas une fin en soi. La recherche est ailleurs.

L’exposition montre également des dessins réalisés sur des formats A4, à l’encre. Les stries, les entrelacs nous emmènent, nous capturent.
On suit le tracé, on tente de le démêler pour définitivement s’enfoncer dans ce monde onirique.

Å’uvres
— Marielle Paul, Paysage, 2009. Gouache sur papier. 4 (57 x 76,5 cm)
— Marielle Paul, Paysage, 2009. Gouache sur papier. 4 (50 x 65 cm)
— Marielle Paul, Paysage, 2009. Gouache sur papier. 76,5 x 57 cm
— Marielle Paul, Paysage, 2009. Gouache sur papier. 4 (50 x 65 cm)

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