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Mohamed El baz

Avec cette monographie, Nadine Descendre propose de revenir sur les principaux fondements et leitmotivs de l’œuvre de Mohamed El baz. Entre corpus d’images et d’objets, constructions et appropriations, cet artiste marocain invente un univers polyphonique singulier.

Information

Présentation
Nadine Decendre
Mohamed El baz

La subtilité créative déployée par Mohamed El baz dans ses installations n’à d’égale que l’énergie intellectuelle qui l’anime. Entre corpus d’images et d’objets, constructions et appropriations, il invente un univers polyphonique singulier. Un rapport romanesque alimente une grande partie de son œuvre qui fusionne avec son existence d’artiste et la conscience des contextes socio-économiques et politiques dans lesquels il travaille. Par delà un monde déterritorialisé il échafaude peu à peu un travail édifié pour autrui.

Nadine Descendre, auteur de cette monographie, historienne de l’art occidentale, philosophe et fine connaisseuse du monde arable contemporain, montre comment Mohamed El baz a su contourner, par l’appropriation d’un dialogue éclaté avec le monde, le sentiment d’un foisonnement et d’un désordre acceptés. Elle révèle ainsi au fil de cet ouvrage comment l’artiste s’est attaché à ce que la forme n’interrompe pas la narration et elle débusque les conditions d’apparition de cet art qui fait advenir une manière contemporaine d’être au monde.

«La formule Bricoler l’incurable est affirmée (et affichée) pour la première fois en 1993 par l’intermédiaire du texte écrit en grand sur le mur par Mohamed El baz dans l’exposition «Le Milieu du monde» au CRAC de Sète. Un tel énoncé lui paraît «juste». Il entre en coïncidence avec son projet d’artiste et ce qui l’interroge et le motive: «Si je me suis engagé là-dedans [dans l’art] c’est pour faire? Avec quels objectifs? Ce n’est utile que si ça répare quelque chose dans mon rapport intime au monde. Sinon — ajoute-t-il – pour quelle raison avoir choisi d’être artiste?».

Ainsi, à peine sorti de l’école, l’artiste place-t-il au cœur de l’œuvre la question même de l’œuvre. Et, par son entremise, il prend alors à cœur et à bras les questions qui le taraudent déjà: l’appartenance, la différence, le statut social, l’éclatement du concept de diaspora, le rapport à l’autre et le rapport au monde, la fonction de l’art, le rôle de l’artiste, etc. Cette médiation contient, potentiellement, une ample ouverture à toutes ces questions. Enfin il ne se sent plus à l’étroit dans le champ de l’art. Son projet de «faire œuvre», conforté par ses récentes lectures de Cioran, va contribuer alors largement à justifier l’intercession d’un tel précepte. Bricoler l’incurable. Des écrits de l’icône philosophique et littéraire contemporaine du «regard pessimiste sur le monde», il ramène à la surface la notion de «bricoler dans l’incurable». La formule lui a sauté aux yeux. El baz décide de se l’approprier à sa façon.»
Nadine Descendre

Sommaire
— Préalable
— Bricoler dans…
— Une vie. Ou quand la biographie et le métier de créer viennent peu à peu à se confondre
— Entre cinq expositions clefs: ouverture de la «boîte à outils»
— De 1999 à 2009, la boîte à outil se remplit…
— Pour conclure sur l’inachevable
— Le directeur de la collection
— L’auteur
— Version anglaise