ART | EXPO

Mille litres

17 Oct - 05 Déc 2015
Vernissage le 16 Oct 2015

Dans ses sculptures, Frédérique Nalbandian utilise de façon privilégiée le savon et le plâtre afin de produire des œuvres en devenir. Si de prime abord son travail semble guidé par des notions d’éphémère, de passage et de perte, un second regard permet de souligner le rapport à la tactilité de la matière ainsi qu’à la fragilité des formes. La sculpture Mille litres, plus particulièrement, emploie l'eau pour ses qualités érosives et transformatrices.

Frédérique Nalbandian
Mille litres

Frédérique Nalbandian travaille à petite et grande échelle la sculpture, l’installation évolutive, la réalisation in situ, le dessin. Elle manipule deux substances – le savon et le plâtre – qu’elle met en scène à partir de procédés directs et expérimentaux, proches de l’improvisation. Ces deux substances forment avec l’eau les fondements de sa pratique. Dans cette optique, Mille litres décrit une sculpture évolutive car destinée à se transformer au fil des expositions sur plusieurs années.

La sculpture se compose d’un moulage en savon, d’une citerne d’eau de 1000 litres et d’un bac de rétention métallique. Le volume est travaillé et modelé par l’érosion libre et naturelle des eaux, plus spécifiquement dans sa partie inférieure par l’intermédiaire d’orifices creusés prévus à cet effet. Des sillons de plus en plus profonds ainsi que d’autres transformations se formeront pendant l’exposition, créant ainsi un nouveau corps.

Dans cette installation, le savon produit de l’hygiène quotidienne, agit plus précisément en tant qu’agent de nettoyage dans le contexte de la gestion des eaux et fait écho aux préoccupations d’économies des ressources en eau. Sa caractéristique, dans sa représentation de produit polluant, est remplacée par une autre image. Son toucher et son odeur, éléments sensitifs dans le processus de cette sculpture, restituent le pouvoir de récupérer la vigueur, la mémoire et la symbolique du composant pour une utilisation raisonnée. Parallèlement, sa matière métaphorise le vivant et convoque dans une perspective Pongienne, l’idée d’une «toilette intellectuelle» (Francis Ponge, «Le Savon»).

«Mille Litres» produira à son terme la possibilité de deux nouvelles créations plastiques, vestiges mémoriels de l’expérience plastique:
– un tableau-concrétion à partir du réceptacle, réinvesti après séchage en pièce murale définitive.
– une sculpture autonome libérée de son socle et de tout appareillage d’alimentation en eau.

Ce projet se présente donc sous la perspective d’un «work in progress», car il investit un espace expérimental au sein duquel la matière est active. Après une première présentation en 2013 à la Foire de Paris, puis en juin dernier dans le Parc de la Maison Blanche à Marseille, Mille litres poursuit aujourd’hui son itinéraire spatio-temporel et sa métamorphose à la Galerie Eva Vautier.

Vernissage
16 octobre

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