LIVRES | MONOGRAPHIE

Michel Blazy

Dans ses œuvres, Michel Blazy interroge notre rapport au temps et à la mort en mettant en scène les transformations de la matière et en jouant avec le temps et les cycles du vivant. Cette monographie, qui retrace l’ensemble de sa carrière à travers une série de textes et une abondante iconographie, permet de mieux comprendre l’évolution de son travail.

Information

Présentation
Valérie Da Costa, Xavier Franceschi, Olivier Michelon, Ralph Rugoff
Michel Blazy

Depuis plus de vingt ans, Michel Blazy développe une œuvre atypique dans le paysage artistique français, qui met en scène les transformations de la matière, qui joue avec le temps et les cycles du vivant.

Cette monographie retrace l’ensemble de sa carrière, de ses premières pièces en 1990 jusqu’à 2014. Une abondante iconographie présentée chronologiquement permet de comprendre l’évolution de son travail et donne à voir la métamorphose et le processus des œuvres elles-mêmes.

Interrogeant notre rapport au temps et à la mort, Michel Blazy produit des œuvres qui contiennent en elle-même les possibilités de leur propre disparition, désacralisant ainsi l’immuabilité de la forme.

Avec les textes de: Valérie Da Costa, Xavier Franceschi, Olivier Michelon, Ralph Rugoff

«Si elle emprunte souvent la forme d’un laboratoire ou d’une serre (La Vie des choses), ARC/Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1997) en rejouant et amplifiant dans des espaces confinés des phénomènes observés à l’extérieur par l’artiste, son œuvre n’est pas — pas plus qu’un mouvement arrêté — une extraction du monde.
Elle est contemporaine d’un monde clos où la nature est toujours encerclée, environnée. Les bras nus, mangeant de la viande crue, livré à des moustiques avides de sang, le convive de Circuit fermé (2012) est l’élément central d’une chaîne alimentaire bouclée. Sous vitrine, il n’est pas isolé, il est placé sous un microscope temporel, pris dans un dispositif qui accélère le rythme des choses, en raccourcit la vision.

Face aux œuvres de Michel Blazy, le spectateur est tiraillé entre l’immédiateté des sens (la couleur, le choc olfactif, la douleur de la piqûre) et l’évolution plus ou moins lente de l’ensemble sur une durée généralement accordée au temps de l’exposition, quelques jours, plusieurs mois, peut-être des années pour des collectionneurs et des institutions patients et volontaires. De par ses matériaux, ses dispositifs (récurrence de système d’arrosage automatique, matériaux organiques en dépérissement) et le sens logique de chacun (une graine ça pousse; un spaghetti mouillé ça s’affaisse; la mousse ça fond), l’œuvre de l’artiste se signale par ses capacités d’évolution. Des barrières souvent insuffisantes (serpillière, sol en plastique) signalent, de par leur présence, que la chose peut s’emporter, déborder, devenir tout autre. Elle incorpore d’autres cadences, des mouvements lents et invisibles à l’œil nu (la dégradation) ou rapides (le règne animal, des dispositifs technologiques).

Pour reprendre l’expression de Goethe, nous pourrions dire qu’afin de bien saisir les œuvres de Michel Blazy, le mieux est de se placer en face d’elles, à une distance convenable. Les yeux fermés, il convient alors d’appuyer avec ses doigts sur ses paupières. Qu’on les ouvre ensuite et on verra se déposer sur les constructions de l’artiste des macules mouvantes, un grouillement de scotomes qui correspond à l’activité interne de ses œuvres, l’écho vibratoire de ce qui s’y trame.»
Olivier Michelon

Sommaire
— Rendez-vous au «Grand Restaurant», par Michel Blazy et Xavier Franceschi
— Œuvres 1990-2014
— Les Multivers de Michel Blazy, par Ralph Rugoff
— Le Style vivant, par Olivier Michelon
— Différences et répétitions ou comment sculpter le vivant, par Valérie Da Costa
— Biographie
— Biographie des auteurs
— Crédits photographiques
— Version anglaise