ART | CRITIQUE

Michael Patterson-Carver

PMoïra Dalant
@21 Déc 2009

Un même médium, le dessin. Une même cible, l'écueil socio-politique de notre monde contemporain. Un discours direct qui vise les extrêmes de la société et qui conteste les mensonges de la vie politique américaine.

Michael Patterson-Carver apparaît comme un artiste activiste, engagé; dans la vie politique américaine surtout. Sa série de dessins illustre des groupes de manifestants qui brandissent leurs pancartes dans différentes villes des États-Unis, effectuant comme une sorte de tour d’horizon des mécontants du système politique et social américain.
Les gens de St. Louis, Seattle, San Francisco, ou Chicago brandissent des pancartes «We Need Work», d’autres manifestent pour le droit au mariage pour tous (Repeal Prop 8), ou pour une loi sur la régularisation des salaires (Living Wage Law Now)…
La production de Michael Patterson-Carver est une suite de dessins à l’encre, crayon et aquarelle sur papier, de même format, aux couleurs fraîches qui dénotent un regard optimiste sur les saynètes qu’il crée. Entre figuration simple et art engagé, ces dessins véhiculent cette certitude idéaliste que le futur n’est pas seulement une chose qui nous tombe dessus de manière arbitraire, mais bien plutôt quelque chose à créer nous-mêmes, alors «faisons-en de belles choses!» s’exclame Michael Patterson-Carver. C’est la raison pour laquelle ses personnages gardent le sourire dans la protestation.

Harrell Fletcher (artiste renommé et professeur à l’Université de Portland) remarque que le plus intéressant dans l’oeuvre de Michael Patterson-Carver est cet aspect frontal et direct, le fait même que son intention n’ait jamais été de devenir un artiste célèbre, mais d’être réellement engagé et en permanence dans l’actualité immédiate.

Michael Patterson-Carver s’inspire des médias et de la manière dont l’information est retranscrite aux masses populaires. Il croque la vie des gens ordinaires comme les actions des dirigeants du monde et des luttes en pouvoir.
Des membres du Ku Klux Klan (tout comme les gens du «Sud profond») sont «maltraités» par l’artiste dans le très ironique Still Whistlin «Dixie»: A Portrait of the Modern Deep South, c’est ensuite au tour des forces de l’ordre avec The Birth of the Gay Rights Movment: Stonewall. Son oeuvre est teintée d’humour noir, mais aucun négativisme sous-jacent, plutôt une représentation sereine de personnalités qui se rassemblent et sont en marche pour changer le monde. Ou pour le tenter du moins.

Utopiste? Peut-être un peu, mais le plus important semble être la figuration même de ces actes de contestations. Elles ont comme but premier d’«être là» et, avec un peu de chance, de nous faire ré-agir.

Liste Å“uvres (non exhaustive)
Michael Patterson-Carver
— Michael Patterson-Carver, Seattle, 2009. Encre, crayon et aquarelle sur papier. 35 x 51 cm.
— Michael Patterson-Carver, Portrait of Wall St., 2009. Encre, crayon et aquarelle sur papier. 35 x 51 cm.
— Michael Patterson-Carver, Repeal Prop 8, 2009. Encre, crayon et aquarelle sur papier. 28 x 38 cm.
— Michael Patterson-Carver, Living Wage Law Now, 2009. Encre, crayon et aquarelle sur papier. 28 x 38 cm.
— Michael Patterson-Carver, Still Whistlin «Dixie»: A Portrait of the Modern Deep South, 2009. Encre, crayon et aquarelle sur papier. 38 x 51 cm.
— Michael Patterson-Carver, The Birth of the Gay Rights Movment: Stonewall, 2009. Encre, crayon et aquarelle sur papier. 35 x 51 cm.

Publications
Sanders, Gabriel, «Trader Joe’s Treasure», The Forward, July, 2008.
Dexter, Emma, «Michael Patterson-Carver», in Dietrich, Lucas, ed., 60: Innovators Shaping Our Creative Future, edited by Lucas Dietrich, Thames and Hudson, London, 2009.

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