ART | EXPO

Métrique 4 [lignes] (provisoirement 5, 7…)

29 Nov - 17 Jan 2009
Vernissage le 29 Nov 2008

Tantôt exubérantes, tantôt méditatives, les peintures de Dominique Gauthier laissent apparaître des signes, des formes récurrentes, formant une trame graphique que le peintre rejoue différemment dans chaque série.

Dominique Gauthier
Métrique 4 [lignes] (provisoirement 5, 7…)

La galerie Les Filles du calvaire présente un nouvel ensemble de peintures de Dominique Gauthier, Les Oratorios, débuté en 2007.

Dominique Gauthier, peintre français revisite l’abstraction structuraliste, depuis une vingtaine d’années. En effet, depuis les Opéras des années 80, présentés au Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, oeuvres découpées et déployées dans l’espace, l’évolution formelle de son travail est très importante.

Dominique Gauthier s’est confronté au champ délimité du tableau avec un format de prédilection de deux mètres par deux, sorte de norme qui ne l’écarte pas totalement du petit format ou de la tentation monumentale, fréquente chez lui.

S’il s’impose le format, on peut retrouver également, dans tout son travail, des signes, des formes récurrentes, sorte de trames graphiques qu’il rejoue différemment dans chaque série – chaque tableau étant, quant à lui, une proposition formelle d’un état de la pensée de l’artiste exprimée dans un geste, telle la phrase d’une composition plus globale.

Pourtant ce travail est fondamentalement divers et non répétitif. Dans un même temps donné, il peut être violemment coloré, très présent plastiquement comme dans les Contre-Raisons, ou au contraire, peut être méditatif comme dans les Hostinatos ou pure explosion comme dans les Orphiques.

L’oeuvre est impressionnante pour ceux qui l’approchent dans son entièreté. Elle marque par sa diversité, et par sa richesse plastique. Le concept le plus proche, pour la qualifier, serait l’infini, car elle s’inscrit sans cesse dans une dynamique, dans le mouvement de la peinture et dans son expressivité la plus intime.

« Depuis déjà quelque temps, j’avais l’intention de rejouer le principe, l’hypothèse des premiers Operas, ensemble de peintures réalisées au tout début des années 80, et ainsi de les nommer Oratorios.

L’après-coup des Operas, le déplacement, cette réinscription seraient donc les Oratorios, mais avec une volonté d’excès encore plus radicale, excéder mais au pluriel. La reprise et le déplacement sont bien sûr d’ordonnance conceptuelle, il s’agit de libérer le premier espace offert dans les Operas pour un autre geste, une autre forme.

Dans les Oratorios deux lieux sont conjugués, l’oeuvre et son extériorité. Dans un premier temps, une délimitation circonscrit l’enveloppe du tableau qui saura évoluer dans une succession d’étapes constitutives à sa forme.

A côté, à l’écart, s’animent d’autres chantiers appartenant, eux, à aucun espace. Ce sont les lieux d’une attente, de la constitution des attributs et c’est la question du tout. Ici et là-bas j’énonce l’avancée, le progrès du tableau. Et cet ailleurs ne se déploie que dans la nécessité extrême de son obligatoire report sur le tableau. Les reports à venir sont l’horizon du tableau, horizon qui à un moment fera irruption dans son établissement-même.

Voilà le principe constitutif aux Oratorios ; les tableaux, cet ensemble, ont besoin d’un entretemps, de ces intervalles-temps, de cet avenir. L’espoir, l’instant de la peinture vivent dans l’attente de cette constitution.

Deux lignes et puis leurs croisements, une continuité entre la géométrie et son travail, un agir méthodique et un agir intempestif et irruptionnel. Dans une structure de nécessité générale, l’action, les actions deviennent récit, épreuve, histoire. Les départs et les retours sont les modes respiratoires, le souffle des Oratorios : leur image. » Dominique Gauthier, 2008

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Alexandrine Dhainaut sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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