DANSE | SPECTACLE

Métaphormose(s)

14 Oct - 14 Oct 2014
Vernissage le 14 Oct 2014

Métaphormose(s) est le nom d’un duo entre un contrebassiste, Camille Perrin, et un chorégraphe, Nicolas Hubert. De leur rencontre, tantôt duo, tantôt duel, naît une dynamique d’interactions, propice à la manifestation d’innombrables transformations: celles du corps bien sûr, mais encore celles de la matière, des couleurs, du son ou de l’espace.

Nicolas Hubert (Cie Epiderme)
Métaphormose(s)

Métaphormose(s) transpose l’imaginaire bestial, merveilleux et inquiétant de la métamorphose (d’Ovide à Kafka, de la science à la fiction, de Dr. Jekyll à Mr Hyde…) à travers le mouvement, le son et la lumière. Il s’agit ici autant de la métamorphose du corps que de celle de l’espace, du temps, et de leur perception. Dans un espace chaotique, un laboratoire de fortune où la lumière et le son émergent d’objets du quotidien, un danseur et un musicien sont autant les sujets d’études, les acteurs que les observateurs de successives transmutations.

Une table, des tréteaux, une housse de contrebasse, des machines électroniques, des objets non identifiés, des projecteurs sont éparpillés au sol. De cet état de fin du monde, ou de début de quelque chose, des lumières lancinantes, pulsations prenantes, lancent les naissances insolites des corps, soit des créatures sorties du néant de l’objet. Métaphormose(s), un duo tendu et intense entre un musicien et un danseur, ne lésine pas sur l’effet de surprise, les passages inquiétants, qui peuvent être comiques par leurs étrangetés; des images fortes, toujours, où la monstruosité la dispute à la beauté. D’un côté Camille Perrin, le contrebassiste, physionomie et voix impressionnantes, incarne le côté brut, sauvage, presque dominant du duo, et règne, un rien monstre, sur le plateau. Il organise le dispositif scénique, les lumières, lance une bande son, redistribue l’espace à grands pas, déplace l’autre, l’observe. L’autre, c’est Nicolas Hubert, le danseur. Tout en retenue, et souplesse, bandé, blessé, moignon en bout de bras, il évolue au sol comme s’il était une créature encore prisonnière de sa chrysalide. Découvrant l’usage du corps, de ses muscles, il semble l’objet d’une expérience, contraint par les décisions de l’expérimentateur fou. Pourtant, dans un ring réalisé avec une économie de moyens, comme toutes les scènes, ses membres répondent aux riffs et chant libre du contrebassiste, moments de créations intenses entre ces êtres à mi-chemin entre fantasmagorie et réalité. Si une inquiétante étrangeté plane de bout en bout de Métaphormose(s), spectacle visuel pétri d’images à la croisée du cinéma, graphisme ou de la peinture, le propos se dessine par touches, au fil des peaux abandonnées.

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