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Meredyth Sparks

Chez Meredyth Sparks, la lutte de l’image contre sa propre réification prend la forme d’une mise en dialogue des images et des formes. Chacune de ses oeuvres constitue la séquence distincte d’un film mental dans lequel s’affronte des matériaux et des photographies, une période historique et sa présence dans la culture d’aujourd’hui.

Information

Présentation
Nicolas Bourriaud, Robert Hobbs
Meredyth Sparks

Extrait du texte de Nicolas Bourriaud «On ne peut pas vraiment copier une surface réfléchissante»
«Trouver une idée vraie et ne jamais céder sur ses conséquences»… Cette formule, par laquelle Alain Badiou définit la tâche du philosophe, peut également s’appliquer
à toute grande oeuvre artistique.

Mais à condition d’accorder à l’objectif «vrai» la valeur d’un programme expriment une vision du monde et de l’art, et non pas celle d’un dogme.

Tout artiste part –ou devrait partir– d’une idée précise quant au sens que prend à ses yeux les actes de produire, de montrer et d’impliquer des regardeurs dans cette aventure.

L’artiste s’empare d’une idée «vraie» c’est-à dire d’un principe à partir duquel il ou elle peut déployer sa recherche, autour duquel s’articuleront des signes et des formes, comme la limaille de fer est attirée par l’aimant.

Mais cette «idée» n’aura de réel impact, comme le précise Badiou, qu’à condition que son porteur ne «cède pas sur ses conséquences»: n’importe quel choix, qu’il s’agisse de celui du thème du paysage, de l’utilisation de matériaux industriels, de l’iconographie des télécommunications, de la décision de ne travailler que le dimanche après-midi, de l’emploi exclusif de la couleur rouge ou du pinceau n°50, entraîne des répercussions dans toute la chaîne artistique, depuis le principe de production jusqu’à la manière d’aménager l’espace d’exposition.

ll existe une écologie des formes et des images, et les artistes se situent spontanément par rapport à elle. On le soit, le simple fait de s’approprier une photographie peut s’apparenter d’un déplorable geste de pollution. Dans d’autres cas, utiliser un cliché, une trace ou un objet peut représenter un salutaire nettoyage: on voit mieux.

Car à l’origine d’un travail artistique, il y a ces grandes décisions dont tout le reste découlera: quelle est la source des matériaux? Et par quel protocole gestuel l’artiste va-t-il les traiter? Emprunter, s’approprier, utiliser, représenter: déjà, ces verbes possèdent des significations très distinctes, et déterminent des idéologies parfois incompatibles.

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