ART | EXPO

Merce Cunningham

25 Nov - 04 Déc 2009
Vernissage le 24 Nov 2009

Une installation de six films, de cinq minutes chacun, dresse un portrait de la figure emblématique de la post modern dance: Merce Cunningham, décédé en juillet 2009. Lui rendant hommage, la pièce de Tacita Dean est une réflexion sur le temps, l espace, le mouvement et le dialogue entre les arts.

Tacita Dean
Merce Cunningham

Entrée libre

Tacita Dean réalise depuis plusieurs années des films qui sont autant de portraits sensibles des lieux dont elle explore l’univers, qu’il s’agisse de marins perdus en mer ou de phénomènes tout aussi naturels qu’extraordinaires : éclipse solaire, magie de l’apparition du rayon vert… Une des caractéristiques de son Å“uvre réside dans l’attention  qu’elle porte à l’utilisation du médium filmique dans ses composants matériels. Si les films restent au cÅ“ur de sa pratique, dessins et photographies sont aussi des médiums privilégiés qui lui permettent d’inventer un espace narratif.

L’installation proposée au Centquatre est composée de six films réalisés autour de Merce Cunningham interprétant Stillness, une chorégraphie réalisée à partir de la composition 4’33’’ de John Cage, présentée pour la première fois à New York en 1952. Cette collaboration, aujourd’hui historique, de John Cage et Merce Cunningham fait partie du long dialogue qu’ils ont construit  au cours du temps dans une exploration de la danse, de la musique, du temps et de l’espace.

La caméra est centrée sur Merce Cunningham, assis sur une chaise dans différentes attitudes et uniquement interrompu par un autre performer, Trevor Carlson. Chaque performance a été filmée sous plusieurs angles et sera projetée de manière à ce que le chorégraphe soit présent sur l’écran en taille réelle. L’œuvre est silencieuse, exceptés les sons enregistrés lors de la performance —  craquements de la chaise, bruits du trafic de Manhattan — et le son des projecteurs.

La spatialisation de Tacita Dean permet de revenir à un des principes de Merce Cunningham pour qui le temps n’est pas plaqué sur le mouvement mais procède de la valeur même du geste. Elle rend compte de la libération du temps et du mouvement d’un rythme donné de l’extérieur pour s’inscrire dans la composition formée par les images des six écrans. La matière-temps, comme écoulement du temps, échappe à tout pouvoir de la retenir.
En ce sens l’œuvre peut être comprise comme l’histoire personnelle d’un homme dans sa fidélité à la mémoire d’un autre, cherchant à revenir à l’essence d’un moment à jamais disparu mais aussi sa volonté de transmission d’un geste par nature éphémère.

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