ÉCHOS
06 Juin 2010

Menaces de fermeture du centre d’art contemporain de Kerguéhennec

PCommuniqué de presse
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Après 24 années d’efforts partagés et enthousiastes en faveur de la création, sa valorisation et sa diffusion, le Domaine de Kerguéhennec, centre d’art contemporain, centre culturel de rencontre, situé à Bignan (Morbihan), est en danger.

Alors que l’État et la Région Bretagne ont renouvelé leurs soutiens en 2010, le Conseil général du Morbihan annonce son désengagement total et somme l’association de quitter immédiatement les locaux qu’elle valorise depuis 1986. Le projet artistique et culturel est menacé d’extinction dès cet été, tandis que la renommée du centre d’art contemporain poursuivait sa progression locale, nationale et internationale.

L’association Art Contemporain en Bretagne sollicite votre soutien par la signature de cette pétition pour exiger la préservation de cet équipement culturel incontournable et des missions du centre d’art contemporain/centre culturel de rencontre.

Le Centre d’art contemporain/Centre culturel de rencontre du Domaine de Kerguéhennec est porteur d’une ambition artistique et culturelle singulière, fondamental pour la Bretagne et exemplaire internationalement. Les plus grands artistes sont passés par Kerguéhennec, certains pour y faire leur première exposition. 30 000 visiteurs viennent chaque année à leur rencontre. De l’élémentaire au supérieur, les établissements d’enseignement l’ont adopté comme une référence incontournable.

Fondé en 1986 sur le projet de créer un parc de sculptures, le Centre d’art contemporain/Centre culturel de rencontre qui porte le nom du Domaine de Kerguéhennec a été subventionné jusqu’en 2009 par le Conseil général du Morbihan, la Région Bretagne et le Ministère de la Culture/Drac Bretagne. Il a d’abord été porté par le Frac Bretagne, puis dirigé de 1992 à 1999 par Denys Zacharopoulos, et depuis 2000 par Frédéric Paul. L’exceptionnelle collection de sculptures a été constituée par commande publique de l’État et du Frac Bretagne.

Fin 2009, après près de 25 ans de coopération, la convention de mise à disposition du site venant à échéance n’est pas reconduite par le Conseil général, propriétaire. En 2010, Région et Ministère ont notifié leurs subventions au Domaine de Kerguéhennec, mais le Conseil général, qui reste devoir la moitié de la subvention 2009, mettant le centre et son équipe dans une situation dramatique, n’a même pas accusé réception de la demande suivante. Plus catégoriquement, son président somme par courrier le Domaine de Kerguéhennec d’évacuer les lieux au 1er juin.

Entretemps, un projet de réforme est négocié par les partenaires historiques pour faire passer le Domaine de Kerguéhennec de son régime d’association à celui d’EPCC (Établissement public de coopération culturelle).

Des discussions ont été engagées pour le reclassement des salariés dans le futur EPCC, l’actuel directeur étant écarté d’office. Mais, aujourd’hui, la régie directe semble avoir la préférence du propriétaire. Cette reprise en main ouvre la voie à un autre projet, porté par le Conseil général, dont le contenu n’a fait l’objet d’aucune communication à l’équipe du Centre d’art contemporain/Centre culturel de rencontre.

Le Domaine de Kerguéhennec, lieu de création, de résidences et de formation, a largement contribué à la modernisation de l’image du Morbihan et de la Bretagne. Mais la modernité ne s’acquiert pas sans efforts renouvelés.
Au moment où la plupart des institutions culturelles s’enfoncent dans la précarité, le Domaine de Kerguéhennec, son esprit et son écriture, risque d’être sacrifié. Et 25 ans d’attention et d’ingéniosité pour sensibiliser le public à sa programmation exigeante peuvent être niés. Comme si, soutenue pendant ces deux décennies, cette action était soudain jugée inappropriée et mal inspirée.

Il n’est pas trop tard pour venir à son secours en témoignant votre attachement et votre soutien au Centre d’art contemporain/Centre culturel de rencontre du Domaine de Kerguéhennec et en affirmant avec force la volonté
— que la concertation entre le Conseil général du Morbihan, la Région Bretagne et l’État reprenne
— que les moyens financiers nécessaires à la poursuite de son activité soient rétablis et les engagements pour l’année tenus
— que reprennent les débats sur l’EPCC
— que le projet du Centre d’art contemporain/Centre culturel de rencontre soit replacé au centre de son objet social ;
— que l’association soit consultée et respectée
— que son personnel soit associé à cette mutation
— et que l’injonction d’expulsion soit abrogée

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