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Mémoire archaï;que de l’art contemporain

Une réflexion qui prend pour point de départ des œuvres contemporaines qui s’affranchissent des paramètres classiques de l’œuvre d’art dans leur prise en compte du temps, de l’espace et du matériau. Une tradition «archaï;que» qui doit plus aux arts dits «primitifs» qu’à l’art moderne. Démonstration en un essai parfois complexe.

— Auteur : Claude Amey
— Éditeur : L’Harmattan, Paris
— Collection : Esthétiques
— Année : 2003
— Format : 13,50 x 21,50 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 180
— Langue : français
— ISBN : 2-7475-5427-9
— Prix : 16,20 €

Présentation

L’art moderne et contemporain, affranchi des normes de ce qu’on a connu sous le nom d’art durant des siècles, s’est ouvert et a accueilli dans ses procédures des technai de toutes sortes, entre autres archaï;ques et extra-occidentales. Il s’est à la fois libéré des thèmes, des matériaux, des médiums et des formes privilégiés de ce qui a défini l’œuvre d’art, et s’est confronté à la mémoire de productions symboliques qui ne connaissaient pas les limitations assignées à l’œuvre. Dans l’art contemporain tout sujet peut devenir objet d’un traitement artistique, tout matériau ou matière peut y trouver sa forme, tout support et médium peuvent entrer dans l’art, toute forme y est possible jusqu’à l’informe. L’œuvre d’art bien souvent n’est plus fonction d’une appréhension globale, d’un seul coup d’œil comme tout intelligible; nombre d’œuvres outrepassent l’espace et le temps commensurables, sont fragmentées, discontinues, diluées, étendues au-delà du visible, des spectacles se déroulent en une durée qui éprouve le corps spectateur.

Malgré des formations sociales et culturelles diamétralement opposées aux nôtres, l’«art» dit primitif dont les rituels manifestent, sur les plans indiqués, une troublante parenté avec les arts contemporains, notamment plastiques et spectaculaires. L’approche ici du rituel archaï;que — qui n’est pas l’étude de tel rituel mais un objet théorique — essaye de comprendre la nature de cette ressemblance, ce qui fait des artefacts archaï;ques des formes peut-être plus proches de celles de l’art contemporain, que celui-ci n’est proche de l’art des quelques siècles qui précèdent l’art moderne. Il en résulte une réflexion à conduire quant au statut et à la fonction de l’art actuel, à la défection des procédures artistiques que la culture a consacrées et au devenir autre de l’art.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions L’Harmattan — Tous droits réservés)

L’auteur
Claude Amey est maître de conférence au département Théâtre de l’université de Paris VIII.