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Mélodies en sous-sol

15 Jan - 30 Mar 2013
Vernissage le 15 Jan 2013

Premier volet du cycle «Le tamis et le sable», «Mélodies en sous-sol» évoque un répertoire dont ne parviennent à la surface que de sourdes vibrations. Les sous-sols constituent ainsi le territoire du remisé, d’un passé laissé derrière soi, peu à peu oublié. Et les artistes s’attardent quant à eux sur des événements négligés ou passés sous silence.

Laëtitia Badaut-Haussmann, Jeremy Deller, Ruth Ewan, Nate Harrison, Mikhail Karikis & Uriel Orlow et Allen Ruppersberg
Mélodies en sous-sol

Aussi différentes soient leurs pratiques et leurs préoccupations, les artistes de l’exposition partagent un intérêt pour une forme d’archéologie libérée des canons universitaires, s’attardant sur des épisodes sociaux, politiques et culturels négligés, voire littéralement passés sous silence, jusqu’à mettre en lumière les bribes d’une histoire «mineure», évoluant en marge du «grand récit» du XXe siècle. Vecteurs d’une transmission vers un public élargi, du moins actualisé, les œuvres qui en résultent incarnent une accessibilité renouvelée. Malgré la complexité de la posture d’intercesseur adoptée par ces artistes et le risque de parler alors «au nom de», elle n’en témoigne pas moins de l’urgence à replacer ces histoires et leurs protagonistes dans le champ du visible et de l’audible, que celle-ci relève d’un travail de mémoire ou de la volonté d’exhumer des modes d’action pouvant résonner avec l’époque contemporaine. Autant d’intentions qui rendent cette approche intrinsèquement politique.

Les histoires abordées ici ne sont pas à proprement parler inconnues et, pour certaines, ont exercé un poids non négligeable, tant dans l’organisation et l’évolution de nos sociétés que dans leur remise en cause. Cependant, leur influence et leur résonance se font de plus en plus ténues dans un présent trop souvent frappé d’amnésie ou de cécité, obnubilé par l’actualité. Les artistes ne les appréhendent pas comme des blocs immuables mais au travers d’épisodes ou phénomènes singuliers et de supports ou pratiques vernaculaires relevant du sensible et du «vivant». Certaines formes d’expression comme les musiques ou chansons populaires et la prise de parole, qu’elles se situent à des niveaux poétique et/ou politique, tiennent une place centrale au sein de l’exposition, en tant qu’objets culturels porteurs d’un discours critique. Latente ou tacite, la voix y est omniprésente, notamment via les figures du chanteur, de l’orateur politique, du poète déclamant voire du «professeur», les artistes empruntant des voies de diffusion alternatives comme pour mieux la faire entendre. Ces œuvres, qui jouent sur un registre de formes tant populaires que didactiques et muséales, semblent intégrer leur propre système de médiation. Chacune à leur manière, elles révèlent une nécessaire transmission et la garantie symbolique d’une visibilité — mais n’est-ce pas là le propre d’un espace d’exposition comme d’un lieu de mémoire? — en même temps qu’elles suggèrent, en creux, les innombrables histoires encore dépourvues de lieu et d’auditoire.

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