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Mécanique élémentaire

13 Fév - 21 Mar 2010
Vernissage le 13 Fév 2010

Légèreté visuelle, douceur d’un mouvement fluide, aérien, régulier, les oeuvres de Vincent Leroy trouvent leur poul sans heurt, bat au rythme naturel d’une harmonie interne qui leur est propre.

Communiqué de presse
Vincent Leroy
Mécanique élémentaire

Char à voile, guitare électrique, un avion de huit mètres de large, Vincent Leroy commence tout petit à bricoler dans la ferme de ses parents avant de monter à Paris étudier le Design industriel.

Il a vingt ans, il découvre Takis, Tinguely, s’extasie devant les oeuvres de Picasso, Calder puis Duchamp. Et continue ses bricolages qui deviennent des mobiles animés par des moteurs repiqués dans des walkmans: le mouvement déjà. La cité des Sciences et de l’Industrie s’intéresse, il conçoit une scénographie pour le Théâtre de Chaillot (Les Originaux de Voltaire en 1994), puis le Gong pour la rue Musicale de la Cité de la musique (1995). La machine est lancée, rien ne l’arrêtera plus.

À deux pas du marché d’Aligre, en plein coeur du Paris-Bastille, Vincent Leroy crée dans un espace réservé de son appartement. Ordinateur, mobilier sobre, lumière du jour, et des classeurs où il archive ses expériences, forme sa propre petite encyclopédie, son usage du monde et constitue une sorte de pioche où il revient ensuite pêcher l’inspiration.

Impeccablement archivé, son musée imaginaire réunit par analogie formelle des photos d’encyclopédie, des flyers pour des soirées branchées, des coupures de presse, des photos prises par lui. Hélicos, trains, avions, lunettes optiques, dirigeables ou festival de cerf volants, c’est un univers à la Jules Verne version troisième millénaire qui peu à peu se dessine au fil des pages, des recoupements, des associations d’idées et d’images.

Au mur, les pales colorées d’Eventails, d’éventail brassent l’air doucement comme les ailes d’un oiseau rare. En voyage au Japon, Vincent Leroy repère ces éventails publicitaires au graphisme attrayant. De manière presque compulsive, il les collectionne et en ramène des caisses où il puisera pour cette nouvelle création: une ronde d’éventails animés d’un mouvement tranquille et fluide comme une respiration.

« Je considère le mouvement comme une dimension à part entière tout comme un peintre va jouer des perspectives et des couleurs. Je pense à quel mouvement je vais pouvoir créer et je cherche ensuite les solutions pour y parvenir. » résume t-il pour décrire ses créations.

Un ruban de contreplaqué ondoie dans un éternel recommencement (Lune Brouillée, 2004), une nébuleuse de plaquettes s’incline en cascade aux couleurs de l’arc-en-ciel, (Quelque part sur l’arc-en-ciel, 2003). Le mécanisme est simple, (un petit moteur au mouvement rotatif), transparent et le dispositif toujours malin car ce n’est pas la performance technologique qui est mise en avant ou visée. Ces bubbles, comme des bulles de savon, avancent toutes seules par un habile jeu de contrepoids et nous livrent, depuis la caméra qu’elles portent dans leur ventre, la vision d’un autre monde.

L’exposition monographique qui lui est consacrée au Centre d’art La Chapelle des Calvairiennes permettra de revoir quelques pièces, mais surtout un florilège de ses petits mécanismes qu’il affectionne tant. Vincent Leroy, encore une fois, nous fait voyager entre technologie, poésie et liberté d’esprit. Et du mouvement, vous savez, celui qui crée la vie, l’étonnement…

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