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Maurizio Cattelan

Rassemblées sous un élastique, 14 cartes illustrent les œuvres emblématiques de l’irrévérencieux Maurizio Cattelan : Hitler priant, le pape écrasé par une météorite, des enfants pendus, l’artiste en voleur… Ces œuvres scandaleuses et ambiguës, mais non dénuées de second degré, ont mis l’artiste à la une de la presse autant qu’à celle du marché de l’art.

— Éditeurs : Musée d’art moderne de la Ville de Paris – Arc, Paris / Paris musées, Paris
— Année : 2004
— Format : 15 x 21 cm
— Illustrations : 16, en couleurs
— Pages : 16 cartes sous plaques cartonnées réunies par un élastique
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-87900-873-5
— Prix : 6,50 €

Présentation

Libre de toute révérence indue, Maurizio Cattelan débusque des réalités de la vie contemporaine en inventant des images décalées comme issues d’univers parallèles. Depuis plus de 15 ans, l’artiste joue du ressort de l’ambiguï;té, créant des situations fondées sur le détournement, l’insubordination et l’usurpation symbolique : figures renversées de policiers transformés en « perdants » (Frank and Jamie, 2002) ; sigle d’Hollywood coiffant les ordures d’une décharge sur les collines de Palerme (Hollywood, 2001) ; image de l’artiste en voleur, surgissant dans les salles du Museum Boijmans (Untitled, 2001) ou en jeune garçon sur un tricycle, à la dernière Biennale de Venise (Charly, 2003). Tout récemment à Milan, Untitled (2004) dépeint l’enfance, victime d’un rituel cruel et hallucinatoire. Affrontant les drames de l’Histoire dans son portrait d’Hitler priant (Him, 2001) ou l’autorité « suprême » du pape s’effondrant sous l’effet d’une météorite (The Ninth Hour, 1999), Maurizio Cattelan court-circuite les interprétations et engage le public à revisiter de fausses évidences par la fulgurante pertinence d’une image « autre ».

Son intervention à Paris (Now, 2004) invite à un rite funéraire collectif. L’artiste livre l’une des plus célèbres figures de notre temps au moment de son anéantissement. Réflexion sur le problème irrésolu du pouvoir et de l’utopie, cette œuvre, entre réalité et fiction, fait rejaillir un personnage de l’histoire entré dans la légende.
Dans le cadre monumental de la Chapelle des Petits Augustins, élevée en 1617 et habitée sous la Révolution – alors premier musée de sculpture comparée – par le souvenir des rois de France, Maurizio Cattelan met en scène l’épilogue d’un moment de la démocratie. Cérémonie cathartique, Now propose de faire le deuil – le corps de John Fitzgerald Kennedy n’ayant jamais été exposé – de ce que fut la perte d’un idéalisme. « Requiem d’un rêve », Now fait ressurgir le fantôme d’un mythe. Sans posture morale ou idéologique, cette installation synthétise une présence inconsciente et collective, dont l’émergence – quasi iconique – fait choc.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Musée d’art moderne de la Ville de Paris – Arc )

L’artiste
Maurizio Cattelan est né en 1960 à Padoue, Italie. Vit et travaille en Italie et aux États-Unis.