DANSE | SPECTACLE

Martha Graham Dance Company

03 Sep - 08 Sep 2018

D'abord danseuse puis chorégraphe, l'américaine Martha Graham a changé la danse moderne. Jusque dans la danse contemporaine. Près de trente ans après la dernière venue de Martha Graham à Paris, la Martha Graham Dance Company revient avec un hommage en quatre actes.

C’est avec Martha Graham que l’Opéra National de Paris inaugure sa saison 2018-2019. Une saison un peu particulière, puisqu’elle s’achèvera en juillet par la célébration du trentième anniversaire de l’Opéra Bastille. Chorégraphe internationalement saluée pour son Å“uvre en danse moderne, l’américaine Martha Graham (1894-1991) sera présente au Palais Garnier à travers sa compagnie. Pour une série de six soirées en quatre actes, avec la présentation de cinq ballets. Cinq pièces incarnées par la Martha Graham Dance Compayny — toujours basée à New York, et aujourd’hui dirigée par Janet Eilber. Au menu de ces soirées consacrées à transmettre les prémices de la danse contemporaine : Cave of the Heart (1946) ou Appalachian Spring (1944), Ekstasis (1933-2017), Lamentation Variations (1930-2007) et The Rite of Spring (1984). La pièce Cave of the Heart étant programmée lors des trois premières soirées ; Appalachian Spring lors des trois dernières.

Martha Graham Dance Company : Garnier inaugure sa saison en bonne compagnie

Soirée en forme d’hommage vivant, les pièces choisies font partie des œuvres emblématiques de la chorégraphe Martha Graham, pionnière de la Modern dance. Le ballet Cave of the Heart, d’abord intitulé Serpent Heart, prend pour thème la trahison amoureuse. Soit une plongée mythologique en compagnie de la sorcière Médée, triste amoureuse de Jason. Après des débuts enchanteurs, l’idylle de Jason et Médée périclite, jusqu’à ce que Médée, furieuse, tue leurs enfants pour les servir en repas à leur père. Une édifiante rupture, dûment consommée. Danse serpentine, Cave of the Heart se nourrit de la musique de Samuel Barber. Un peu moins tragique, même si également créé dans le contexte monstrueusement cannibale de la Seconde guerre mondiale, Appalachian Spring résonne de l’espoir des grands espaces américains. Un ballet moderne, simple et optimiste ; un rêve chorégraphique tourné vers les Appalaches, pour mieux fuir le cauchemar européen. Sur une musique d’Aaron Copland.

Une soirée, quatre ballets : la danse moderne (et contemporaine) de Martha Graham

À cette ouverture chorégraphique puissante, composée dans un contexte de guerre mondiale, font suite trois autres ballets. Se recentrant sur le corps singulier, la soirée se poursuit ainsi par Ekstasis et Lamentation Variations. Soient les réécritures de deux soli du début des années 1930. Celle, récente (2017), de la chorégraphe Virginie Mécène pour Ekstasis — qui conserve à la pièce sa dimension de solo sculptural. Puis celle, plus ancienne (2007) de Lamentation. Un solo en forme de danse de deuil, ici transformé en travail collectif, en commémoration des attentats du 11 septembre 2001 à New York. Une réécriture en devenir, avec les variations de Larry Keigwin (2007), Bulareyaung Pagarlava (2009), et, en création, Nicolas Paul. Enfin, moment cathartique s’il en est, la soirée s’achèvera par The Rite of Spring / Le Sacre du printemps, tel que repensé par Martha Graham, en 1984.

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