ÉCHOS
01 Jan 2002

Marin Karmitz, itinéraire du communisme au sarkozisme

Après sa nomination par le Président de la République à la tête d’un Conseil de la création artistique, Marin Karmitz devient acteur politique sur la scène culturelle et  défenseur de la culture sur la scène politique.

Par Emma Crayssac

Lors de ses «Vœux aux acteurs de la culture», le 13 janvier 2009 à Nîmes, Nicolas Sarkozy a su une fois encore créer la surprise. Il a annoncé notamment la formation d’un Conseil de la création artistique animé par Marin Karmitz, fondateur de la chaîne des cinémas indépendants MK2. Cet ancien militant gauchiste, ex-communiste, ex-maoïste, est aujourd’hui un allié de Nicolas Sarkozy pour tenter de «réintégrer la culture dans le domaine politique» (Marin Karmitz, Le Monde, 15 janv. 2009).

Absent de la sphère politique depuis sa nomination, en 1992 par Pierre Bérégovoy et Jack Lang, à la présidence d’une commission nommée «Culture, compétitivité et cohésion sociale», Marin Karmitz avait depuis quelques temps préparé son retour sur le devant de la scène. En 2008, il a participé à la Commission Copé sur la réforme de l’audiovisuel, crié au scandale lors du vote de cette réforme en décembre avant de se rétracter quelques jours plus tard, affirmant que le président de la République «a peut-être sauvé France Télévisions».

Il est donc aujourd’hui aux commandes du Conseil de la création artistique, structure encore floue, hésitant entre le «laboratoire d’idées» et le «ministère de la Culture bis» (Le Monde, 16 janv. 2009), appellation qui n’est assurément pas pour plaire à Christine Albanel,  ministre en poste de la Culture. Malgré l’absence d’indications précises concernant ses compétences et ses moyens, cette nouvelle affectation semble exaucer un vieux rêve de Marin Karmitz: être à la fois un acteur politique sur la scène culturelle et un défenseur de la culture sur la scène politique.

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