DANSE | SPECTACLE

Manta

06 Avr - 16 Avr 2010
Vernissage le 06 Avr 2010

Qu’arrive-t-il à un être libre de ses mouvements et de son apparence lorsqu’il disparaît sous les voiles que certaines formes de l’Islam veulent imposer aux femmes? Qu’est-ce qui change, exactement, sous le tissu opaque pour celle qui le porte?

Héla Fattoumi, Eric Lamoureux
Manta

Horaires: 20h30

— Chorégraphie: Héla Fattoumi et Éric Lamoureux
— Interprétation: Héla Fattoumi
— Création sonore et vidéo: Éric Lamoureux
— Costumes tissus: Marilyne Lafay
— Scénographie: Stéphane Pauvret
— Création lumière: Xavier Lazarini
— Construction décors: Jackie Baux
— Assistanat: Pauline Le Boulba

Samedi 10 avril 2010 à 16h et à 20h (bibliothèque): VIP (Voile Islamique Parisien) de Majida Khatarri. Défilé, performance sur la place du voile dans l’imaginaire.
Samedi 10 avril 2010 à 17h: table ronde avec Héla Fattoumi, Ghazel, Majida Khatarri, sur le théme du voile. Animée par la journaliste Laure Adler.

Voici qu’on entre en terrainminé. Le débat sur le voile, et plus encore sur le voile intégral, suscite — chaque jour en témoigne — des débats houleux et parfois un peu plus. On pourrait essayer d’en parler calmement, mais c’est sans doute presque impossible parce que toute position sur la question est toujours plus ou moins une position politique sur le temps et la société.

Le hijab – en arabe, tout voile placé devant un être ou objet pour le soustraire à la vue ou l’isoler – est devenu un élément de plus en plus familier des villes occidentales. Mais pour celles / ceux qui le voient de l’extérieur, qui n’ont ni l’obligation ni le « désir » de le porter, se pose souvent la même question: ça devient quoi le monde vu de là-bas? Il est presque naturel (presque seulement) qu’Héla Fattoumi qui joua jadis avec le safsari (voile blanc) des femmes tunisiennes « comme l’enfant joue à l’adulte en chaussant les escarpins de samère » se retrouve confrontée à cette question.

Baignée dans une éducation axée sur une somme d’interdits liés à la tradition arabo-musulmane, Héla Fattoumi a choisi la voie de l’émancipation. Du coup, la vue des femmes voilées ne peut provoquer chez elle que le trouble, l’incompréhension, l’indignation, le rejet peut-être. D’où l’expérience, à la base de Manta: «J’ai fini par oser acheter un de ces vêtements, un niqab, je l’ai endossé,me suismise à l’intérieur pour sentir. Les sensations ont commencé àm’envahir,me guider,memener. Être immobile, oser un geste, un déplacement, une danse»…

Dans le mot Manta, il y a beaucoup de choses (la mante, le manteau autant que l’insecte, et aussi pourquoi pas l’amante ou lamantis, la singulière prophétesse grecque) ; il y a surtout une femme qui danse en solo et réclame un corps pour et à elle.

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