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Mandala

La pièce s’ouvre sur la figure rigide d’un personnage, assis derrière une table. Une femme ténébreuse se saisit d’objets qui disparaissent à chaque fois qu’elle les attrape. Ce prélude théâtralisé ressemble à un rituel occulte dont le sens reste énigmatique. Dans quelle mesure sert-il de prédiction à ce qui va suivre?

Dans son écriture, Carolyn Carslon se positionne dans une attitude qualifiée d’existentielle, cherchant à saisir par le mouvement l’infinité de l’univers, mettant délibérément en scène l’infini dans un espace nettement défini. L’interprète, Sara Orselli, dont la collaboration avec la chorégraphe s’étend depuis plus de dix années, s’exprime dans une danse vivifiante, comme prise dans une sorte de transe, permettant une exploration saisissante des vibrations sacrées de l’univers.

La scénographie est constituée d’un cercle blanc tracé au sol à l’aide de sable clair. Au sein de ce cercle, des projections vidéos représentant des structures géométriques, évoluent. La partition chorégraphique s’inscrit dans toute sa durée, à l’intérieur de ce cercle. La danseuse l’aborde du centre vers la périphérie, élargissant au fur et à mesure de sa métamorphose la circonférence de celui-ci, modelant cet espace autant que celui-ci structure ses mouvements giratoires.

Sur scène, elle est vêtue d’une robe qui semble constituée d’écorce, costume qui nous offre la vision de la sève circulant dans le tronc, dans les feuilles, dans les nervures de l’arbre, comme les flux d’énergie à l’intérieur du corps humain.

Ce solo, raffiné et sauvage, céleste et assourdissant, est révélé par la musique de Michael Gordon. Dans un cycle éternel du vivant s’inscrit chaque battement, chaque pulsation, chaque souffle de vie.

— Chorégraphie: Carolyn Carslon
— Musique Michael Gordon
— Interprète: Sara Orselli
— Costume: Chrystel Zingiro
— Lumières: Freddy Bonneau