LIVRES

Malaise dans l’esthétique

Comment l’esthétique, en tant que régime d’identification de l’art, porte-t-elle une politique ou une méta politique? L’ouvrage s’appuie sur les séminaires donnés par Jacques Rancière entre 1995 et 2001 à l’université Paris VIII et au Collège international de philosophie.

— Auteur : Jacques Rancière
— Éditeur : Galilée
— Collection : La philosophie en effet
— Année : 2004
— Format : 14 x 22 cm
— Pages : 172
— Langue : français
— ISBN : 2-7186-0662-2
— Prix : 24 €

Présentation
On accusait hier l’esthétique de dissimuler les jeux culturels de la distinction sociale. On voudrait aujourd’hui délivrer les pratiques artistiques de son discours parasite.

Mais l’esthétique n’est pas un discours. C’est un régime historique d’identification de l’art. Ce régime est paradoxal, car il ne fonde l’autonomie de l’art qu’au prix de supprimer les frontières séparant ses pratiques et ses objets de ceux de la vie ordinaire et de faire du libre Jeu esthétique la promesse d’une révolution nouvelle.

L’esthétique n’est pas politique par accident mais par essence. Mais elle l’est dans la tension irrésolue entre deux politiques opposées – transformer les formes de l’art en formes de la vie collective, préserver de toute compromission militante ou marchande l’autonomie qui en fait une promesse d’émancipation.

Cette tension constitutive explique les paradoxes et les transformations de l’art critique. Elle permet aussi de comprendre comment les appels à libérer l’art de l’esthétique conduisent aujourd’hui à le noyer, avec la politique, dans l’indistinction éthique.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Galilée — Tous droits réservés)

L’auteur
Jacques Rancière est professeur émérite au département de philosophie de l’université de Paris VIII. Il a longtemps écrit pour la revue Révoltes logiques. Parmi ses derniers livres : Le Partage du sensible. Esthétique et politique (La Fabrique, 2000), La Fable cinématographique (Le Seuil, 2001), L’Inconscient esthétique (Galilée, 2001).