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Maison de la culture du Japon

09 Avr - 03 Juil 2004

Pour l’arrivée du printemps, les plantes de Yoshihiro Suda fleurissent dans deux institutions parisiennes. L’artiste japonais a une fascination pour les plantes qui parviennent à s’épanouir dans le milieu urbain. Souvenirs de Tokyo. Sculptures en bois hyperréalistes, installations d’où poussent des roses. Œuvres poétiques.

Communiqué de presse
Yoshihiro Suda
Maison de la culture du Japon

L’artiste japonais Yoshihiro Suda présente une installation spécialement conçue pour le site du Palais de Tokyo et de nouvelles oeuvres à la Maison de la culture du Japon à Paris.

Yoshihiro Suda sculpte dans le bois des végétaux grandeur nature, hyperréalistes et d’une grande fragilité: camélias, roses, magnolias, mais aussi herbes folles, branches, feuilles… Il aime disposer ses œuvres dans de grandes salles, des espaces vides, dans les recoins d’une pièce. Autant d’endroits où le visiteur ne pourra les dénicher qu’après une recherche active de sa part. Il évite de ce fait l’utilisation de cartels, de barrières ou de panneaux pour signaler leur présence comme dans les expositions classiques. Cette discrétion surprenante chez un artiste souligne paradoxalement le côté subtilement transgressif de ses œuvres. Les créations de Suda nous font ainsi prendre conscience de ces petites choses que nous croyons voir mais auxquelles nous ne prêtons généralement pas attention.
Parfois, ces sculptures faussement anodines parviennent à attirer notre regard grâce à un détail surréaliste: des fleurs poussent à même le parquet, des roses sont aimantées par un mur… Toujours poétiques, certaines de ses créations ne sont pas non plus dénuées d’humour, telles ces mauvaises herbes qui «poussaient» sous la chaise du gardien dans une salle d’exposition !

Suda estime être influencé par les célèbres peintures japonaises de l’école Rinpa dont les parties laissées vides stimulent l’imagination. L’aspect inachevé de ces œuvres de l’époque d’Edo (1603-1868) le fascine tout autant que la profusion de détails dans la peinture flamande du XVIIe siècle. Cependant, il réfute catégoriquement toute relation entre ses créations et la  » tradition japonaise « . La tradition se transmet, or ce solitaire n’a pas de maître ; il ne ressuscite pas non plus une technique artisanale du passé. Suda se définit comme un artiste résolument contemporain.

Né en 1969 dans le département de Yamanashi, il s’installe à Tôkyô pour étudier le design graphique à l’université des beaux-arts de Tama tout en apprenant en autodidacte la sculpture sur bois. Il découvre alors une ville à l’urbanisme saturé: les rares fleurs et plantes sauvages qui parviennent à pousser dans les anfractuosités des rues de la mégalopole contrastent avec la campagne luxuriante de Yamanashi où il avait passé son enfance.
Emu par l’élan vital de ces modestes plantes, il sculpte depuis lors avec la minutie d’un orfèvre des végétaux qu’il parsème dans les villes du Japon, d’Europe (Berlin, Londres, Milan…) et d’Amérique du Nord (New York, Montréal). Récemment, il a présenté ses créations à l’exposition collective «Flower Power» de Lille 2004, à l’exposition itinérante «Location of the Spirit – Contemporary Japanese Art» (Moscou, Budapest…), ainsi qu’à son exposition personnelle à la D’Amelio Terras Gallery de New York.

critique

Yoshihiro Suda

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