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Magie de l’art photographique

20 Jan - 03 Mar 2012
Vernissage le 19 Jan 2012

L’imprévisible Joachim Mogarra, poète des objets du quotidien, historien moqueur des grands textes classiques, s’amuse à cueillir des images insolites, et réenchante par là même le triste monde des adultes qu’il ne cesse de questionner sans avoir l’air d’y toucher.

Joachim Mogarra
Magie de l’art photographique

Après avoir côtoyé Dante et adopté la posture du photographe documentaire, Joachim Mogarra rejoint Lamartine sur le chemin des souvenirs, non pas celui des paysages chéris, mais plutôt celui des jeux de mots et des jeux de rôles, et se glisse alors dans les habits de l’artiste contemporain.

Ainsi vêtu, Joachim Mogarra établit la nomenclature photographique des plus célèbres races canines. Car il connait parfaitement les règles du jeu ou, plus exactement, les chapitres de l’histoire de l’art, notamment celui relatif à la nouvelle objectivité allemande qui, dans les années 1930, exalte le réel dans sa vérité la plus ordinaire, et que les Becher vont conceptualiser par un protocole photographique précis et une présentation sérielle.

Sa meute de chiens n’a donc évidemment rien de réelle. Elle se compose de figurines de porcelaine qu’il photographie à la même échelle avant de les disposer sur un fond neutre, lequel fait ressortir leur pureté, leur naïveté, et sous tend le ridicule.

Puis, délaissant pour un temps la gent canine, Joachim Mogarra transporte son petit théâtre de l’absurde dans l’univers pseudo industriel des appareils photographiques dont il feint de décrire patiemment l’historique, étape par étape, en un faux-semblant de catalogue publicitaire qu’il s’amuse ensuite à confronter à une subtile réflexion sur l’évolution des usages et des modes de consommation dans ce domaine.

On retrouve alors Joachim Mogarra qui joue sur le double sens des mots, dessinant un rideau d’obturateur aussi fleuri et soigné qu’un voilage de cuisine populaire, puis invente des situations insolites qui lui permettent de transformer le polaroïd en trancheuse de mortadelle ou en piste de saut à skis pour morpions.

De plus, Joachim Mogarra y mêle des réflexions plus profondes qu’il n’y parait sur la géo politique, la sociologie et l’économie, notamment avec cet appareil africain fabriqué, comme tant d’autres objets quotidiens, à l’aide de boîtes de conserve.

Tel un savant praticien, il affiche enfin en grande dimension la liste de tous les produits que notre gourmandise et nos mauvaises habitudes alimentaires nous font consommer jusqu’à l’excès. Objectif : nous ouvrir les yeux devant ces calories qui nous tuent, en alliant comme toujours l’humour à la gravité.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par François Salmeron sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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