DANSE | SPECTACLE

Madison

16 Jan - 16 Jan 2012

Le festival Faits d’hiver ouvre son édition 2012 avec une création de Sarah Crépin, Madison, qui développe autour de la danse homonyme une réflexion sur les figures du groupe, entre fascination et répulsion.

Sarah Crépin
Madison

Le Madison a été créé dans les années 60 aux Etats-Unis dans le but de limiter le désordre lors de soirées très fréquentées par les étudiants où les danses extravagantes telles le twist ou le hully gully étaient à l’honneur.
Le Madison avait donc plusieurs avantages: la sagesse et la géométrie des pas permettaient d’éviter les débordements et de faire danser un grand nombre de personnes dans un espace limité. Par ailleurs, cette danse ouvrait le champ à un plus large public du fait de la simplicité de ses pas et de son aspect communautaire. De ce fait, on peut voir le Madison comme une danse rassurante, solidaire, bon enfant…

Sauf que cet unisson géométrique pivotant sur lui-même, reprenant inlassablement une séquence et qui s’achève à l’endroit exact où elle a commencé, sans engager de déplacement global de l’individu, fait aussi penser à des marches beaucoup moins rassurantes où l’humain devient l’accessoire d’une pensée ravageuse.
Le Madison devient alors un objet de réflexion sur notre rapport à la communauté ou comment le groupe peut devenir un objet de fascination, de répulsion, d’abnégation ou d’exaltation, un mythe… un moyen ou un frein pour l’individu d’avancer, de prendre des risques, de s’abandonner.
«Le Madison dispose d’une aura de désinvolture, qui rend cette danse particulièrement séduisante. Danse au charme hypnotique, elle allie les paradoxes: simple et complexe, ludique mais sans espace d’improvisation, populaire et élégante, il y a quelque chose de grisant et d’exaspérant dans la répétition de cette marche ordonnée. Tout dépend du regard… La simplicité de la posture du corps des danseurs permet aux spectateurs de s’attarder sur les détails, d’apprécier les différences d’aisance, d’être attirés par une nuque, d’observer le moindre faux pas ou de guetter la catastrophe. Car il est terriblement tentant de dérégler cette joyeuse mécanique».
Sarah Crépin

Conception et réalisation: La BaZooKa (Sarah Crépin, Etienne Cuppens)
Chorégraphie: Sarah Crépin
Interprétation: Aurore Di Bianco, Claire Laureau, Lilou Robert, Piet Defrancq, Vincent Le Bodo et quinze participants amateurs recrutés à Paris.
Lumières: Christophe Olivier assisté de Benjamin Lebrun
Musique: Electrelane
Sons: Etienne Cuppens.

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