DESIGN | EXPO

Nouveau Brutalisme

29 Mar - 31 Mai 2019
Vernissage le 28 Mar 2019

Exposition collective, "Nouveau Brutalisme", à la Carpenters Workshop Gallery Paris réunit une vingtaine de pièces récentes des designers de la Galerie. Vincent Dubourg, Atelier Van Lieshout, Kendell Geers, Maarten Baas... Un parcours solidement charpenté, entre acier, bois et béton.

L’espace parisien de la Carpenters Workshop Gallery présente son nouvel accrochage collectif : « Nouveau Brutalisme ». Après avoir été abondamment décrié, le Brutalisme connaît, depuis le début des années 2000, un regain d’intérêt. Mouvement architectural, il a tout du symptôme. Les bâtiments brutalistes sont massifs, bétonnés, hermétiques. Construits après la Seconde Guerre mondiale, leur vocation était simple : accueillir les populations civiles en cas de bombardements aériens. Bâtiments administratifs, églises, centres culturels… Les architectures brutalistes ont fleuri un peu partout, comme des bunkers en attente d’une troisième guerre mondiale. Architecture post-traumatique, après cinquante ans d’existence (et de paix en Europe) se pose dorénavant la question de leur devenir : les restaurer ou les détruire ? Verrues paysagères pour les uns, éléments de résilience mémorielle pour les autres… Le Brutalisme cristallise les opinions. Un phénomène dont témoigne l’exposition « Nouveau Brutalisme », au travers d’un parcours à l’esthétique aussi massive que magnétique.

« Nouveau Brutalisme » : la Carpenters Workshop Gallery revisite le béton et l’acier

Exposition thématique, « Nouveau Brutalisme » réunit une vingtaine d’œuvres réalisées par les designers et artistes Vincent Dubourg, Kendell Geers, Maarten Baas, Atelier Van Lieshout, Rick Owens… Toutes les pièces (consoles, tables, commode, lampes, cabinets…) y ont en commun une certaine massivité matérielle. Mais ‘Nouveau Brutalisme’ oblige : à l’aune d’une déconstruction, d’un éclatement des formes. Pièces emblématiques à ce titre, l’Armoire Chinoise (2012), la Commode Inner Vortex (2013) et la Console Rupture (2010), de Vincent Dubourg. Soient trois meubles en métal (acier et aluminium noircis), aux allures aussi structurées qu’éclatées. Comme des lambeaux d’acier tordu par une explosion. Empreint d’humour, le fauteuil Flatpack (Concrete) (2016), de l’Atelier Van Lieshout, ne lésine pas quant à lui sur la solidité. En arborant une structure orthogonale d’acier, lestée par huit blocs de béton brut. Avec une assise et un dossier en textile velouté kaki.

Entre massivité et fragilité : Maarten Baas, Vincent Dubourg, l’Atelier Van Lieshout…

Autres trônes imposants (ou imposés) : le Thrown For a King (2014) de l’artiste sud-africain Kendell Geers, et le Smoke Breton Armchair (2013) du designer néerlandais Maarten Baas. Avec ses allures d’empilement de cagettes (en acajou) Thrown For a King [trône pour un roi] évoque une forteresse improvisée. Tandis que jouant la carte de l’ornement, le fauteuil Smoke Breton Armchair déploie son bois carbonisé-craquelé (renforcé à la résine). Brutalisme d’appoint, post-Brutalisme, Brutalisme qui n’a pas tenu le coup… Le Nouveau Brutalisme de la Carpenters Workshop Gallery ressemble presque à un hérissement épidermique. Et sous leurs allures de blagues solidement charpentées (dont l’Atelier Van Lieshout est coutumier), les pièces exposées distillent aussi une présence magnétique. Avec des meubles agrippés à leur solidité, mais sans pour autant sembler pouvoir résister à l’érosion. Déstructuration féconde, l’exposition « Nouveau Brutalisme » ne manquera pas de susciter histoires et étonnements.

Par ailleurs, la Carpenters Workshop Gallery sera également présente au PAD Paris 2019 — Pavillon des Arts et du Design, Jardin des Tuileries – du 3 au 7 avril 2019.

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