DANSE | SPECTACLE

June Events | Focus Loïc Touzé

09 Juin - 10 Juin 2018

Attentif à ce qui compose le geste dansé, le chorégraphe Loïc Touzé explore autant son expérience personnelle que la mémoire collective. Avec son Focus Loïc Touzé, l'édition 2018 des June Events propose un état de l'art des recherches du chorégraphe, avec notamment Forme simple, sa dernière création.

Danseur depuis trente-six ans (1982) et directeur de compagnie depuis vingt-six ans (Oro, fondée en 1992), le chorégraphe Loïc Touzé est associé à la Non-Danse. Une étiquette qui, comme toute réduction à un courant, recouvre une réalité plurielle. Pour leur édition 2018, les June Events proposent un focus sur le travail de Loïc Touzé. Constellation d’affinités, le Focus Loïc Touzé associe les spectacles d’autres artistes — Mathieu Bouvier, Carole Perdereau, Ondine Cloez, Alain Michard et Madeleine Fournier. Pour une approche par facettes du travail actuel de Loïc Touzé. Avec la présentation, notamment, de trois Å“uvres récentes. Le film Dedans ce monde (2016), la pièce Forme simple (2018) et la conférence dansée Je suis lent (2015). Village finistérien, Guissény accueille depuis dix ans une résidence d’artistes, avec la création d’une expérience chorégraphique singulière. Le film Dedans ce monde, de Loïc Touzé, s’attache ainsi au partage des gestes, entre danseurs et habitants participants.

Focus Loïc Touzé – spectacle Forme simple : le geste, entre unique et répétition

Création 2018, la pièce chorégraphique Forme simple s’achoppe à la complexité. Celle de la variation. Répétition et transformation, démultiplication de l’unique : Forme simple se déploie sur les Variations Goldberg de Johann Sebastian Bach. Au son du clavecin de Blandine Rannou, sur scène trois danseurs — Madeleine Fournier, David Marques, Teresa Silva — scrutent et décomposent des gestes. Tout le sérieux de cette musique, de cette recherche sur le mouvement, n’entrave cependant pas la possibilité d’une fantaisie. Tandis qu’à travers la répétition d’un même geste se met en place une quête de l’inédit. Rythme enlevé, léger ; écoute attentive, active… Forme simple cultive ainsi l’épure, pour mieux souligner les éléments d’étonnement. Un contrepoint musical au précédent spectacle de Loïc Touzé, Fanfare, dont la texture sonore était alors composée par les mouvements mêmes. Simplicité de ce qui n’a aucun double, Forme simple creuse une question chère à Loïc Touzé : comment un geste dansé apparaît.

Focus Loïc Touzé – conférence dansée Je suis lent : la formation du danseur-chorégraphe

Mais avec les Variations Goldberg, Forme simple contient aussi la mémoire de nombreuses autres danses s’étant déjà déployées sur ces notes. Une composante mémorielle qui traverse tout le Focus Loïc Touzé.  Entre général et particulier, la conférence dansé Je suis lent revient ainsi sur la formation du danseur. Ici, à l’école de l’Opéra de Paris. Avec humour et légèreté, Je suis lent prend les traits d’une performance chorégraphique. Pour un parcours qui esquisse le cheminement dansé de Loïc Touzé, de la hantise du ballet à la bifurcation vers les modèles de la danse moderne. Avec une escale du côté de la Nouvelle Danse des années 1980. Et la mise en place (ou le déplacement) d’une danse plus conceptuelle, plus proche de la performance, au fil des années 1990. « Je copie maladroitement, je me trompe, je rate, je recommence, je change de modèle, de motif, de terrain… je suis lent. »

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