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L’oeuvre virale. Net Art et culture hacker

Jean-Paul Fourmentraux propose une analyse des enjeux sociaux, esthétiques et politiques de l’association inédite du monde de l’art contemporain et de l’Internet. Dans cet essai, il expose les modes de circulation virales des œuvres mêlant initiative de l’artiste, expertise technologique et expérience de plus en plus inventive de collectifs amateurs.

Information

Présentation
Jean-Paul Fourmentraux
L’œuvre virale. Net Art et culture hacker

Création collective, art en réseau, détournement médiatique, hacktivisme, virus artistique, informatique libre, image programmée, média praticable, musée en ligne, identité virtuelle, avatar, piratage, partage, auteur distribué, copyright, copyleft, etc.

Cet ouvrage analyse les enjeux sociaux, esthétiques et politiques promus par l’association inédite du monde de l’art contemporain et de l’Internet. Il prend appui sur un engagement «expressiviste» dans l’univers des médias à travers l’essor des réseaux d’échanges entre pairs et des dispositifs d’auto-production que constituent les sites personnels — blogs et autres technologies appareillées.

Depuis la seconde moitié des années 1990, les artistes du net guident ces mutations technologiques en déjouant les conventions propres à la création collective ou à l’expérience médiatique. Leurs expérimentations mettent au jour des usages inattendus des technologies de réseau et engagent de nouveaux modes de communication.

En mettant précisément l’accent sur l’ambivalence du réseau et de la scène artistique, au croisement d’Internet et de l’art contemporain, il s’agit d’exposer les modes de circulation virale des œuvres, mêlant initiative de l’artiste, expertise technologique et expérience de plus en plus inventive de collectifs amateurs.
L’enjeu consiste également à montrer comment Internet bouscule les processus de définition d’une activité ou d’une œuvre comme «artistique» et les manières dont les créateurs et internautes y vivent, y façonnent et y affirment leur identité.

Jean-Paul Fourmentraux est sociologue, Maître de conférences à l’Université de Lille 3 et chercheur associé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris (Cespra EHESS). Il mène aujourd’hui des recherches comparatives sur les interfaces entre création artistique, recherche technologique et innovation sociale.

«Au carrefour de l’innovation technologique et de l’art contemporain, le Net Art présente donc des enjeux de création inédits: mutations du travail artistique, redéfinition des modes de production et de circulation des œuvres, outils et stratégies renouvelés de leur mise en public. Apparu dans la deuxième moitié des années 1990, cet art prolonge une forme d’art médiologique qui s’origine dans les expérimentations pionnières de l’art vidéo des années 1970 et fait suite aux premières pièces d’art par ordinateur des années 1980.

Pour le monde des arts, Internet constitue simultanément, et dès son apparition, le support technique, l’outil créatif et le dispositif social d’une nouvelle variété d’œuvres. En s’inscrivant dans cette articulation, les œuvres du Net Art se manifestent dans la conception de dispositifs interactifs spécifiques, mais aussi dans la production de formes de vies en ligne et de stratégies de communication en réseau.

Une part importante du travail de création consiste notamment à acheminer l’œuvre vers son public potentiel, pour que celle-ci puisse être agie. Or, l’analyse de cette mise en exposition du Net Art révèle différentes stratégies et tactiques artistiques: de la prise de rendez-vous ponctuels, à la fidélisation, et jusqu’à l’instauration de contrats de service ou de maintenance de la réception».
Jean-Paul Fourmentraux

Sommaire
— Préface de Franck Popper
— Introduction
— Chapitre I. L’aventure du Mail art
— Chapitre II. Un hacktivisme créatif
— Chapitre III. Artistes ou avatars?
— Chapitre IV. Images mises au Net
— Chapitre V. L’auteur en question
— Chapitre VI. Copyright versus Copyleft
— Chapitre VII. L’œuvre à faire
— Epilogue. Ce que la programmation fait à l’art