Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

L’Œil de poisson

26 Jan - 28 Fév 2008
Vernissage le 26 Jan 2008

Trois jeunes artistes s’amusent avec les codes habituels de la peinture, de la photographie: Solenne Goupil s’installe tel un élément perturbateur dans les espaces dessinés par les parois d’entrepôts industriels, Nicolas Tourre détourne la matière de la peinture, et les techniques ‘nobles’ de l’artisanat – comme la marqueterie, tandis qu’ Henni Alftan  torpille les lois de la perspective en installant des paysages grandioses à l’intérieur de boites qu’elle photographie ensuite. 

Communiqué de presse
Henni Alftan, Solenne Goupil, Nicolas Tourre

L’Œil de poisson

« Dans la nature il n’y a pas de ligne droite. La seule ligne qui peut nous donner l’illusion d’être droite se trouve à la limite du visible.
C’est la ligne de l’horizon qui sépare la terre du ciel. Pour mes assemblages, je découpe sur cette ligne pour séparer du ciel la terre, les montagnes, ou même les icebergs. Je le fais comme si je les nommais : voici la mer, derrière elle se trouve les montagnes, etc. Je les sépare et j’en fais un jeu. Je les rassemble en une composition, en un paysage impossible qui, une fois assemblé, restera tout de même fragmenté à jamais. Un ailleurs idéal car il restera toujours un ailleurs.  Ici il y a deux échelles : celle de la photo (la montagne par exemple), et celle du papier sur lequel elle à été imprimé (l’objet tangible pouvant projeter un ombre). Il s’agit de photographier à la fois le collage miniature et la montagne géante. De bien voir, de très loin et de très près. » Henni Alftan
 
ʺJe viens me greffer tel un boulon, une barre, une équerre dans le paysage industriel. Je me retrouve imbriquée dans de gigantesques dessins de façades. Je suis un point, une ligne, un prolongement dans l’espace du bâtiment. J’interviens dans un « paysage » qui retient mon attention, me donnant, souvent, l’opportunité de partager un instant avec lui, une sorte de communion invraisemblable allant même jusqu’à me dicter la position à adopter. Le corps étant malléable, je m’intègre en me soumettant à des lignes, des plans : le désir de me rapprocher, de m’inclure dans les formes du bâtiment, de le caresser, l’apprivoiser et de figer l’instant, le temps d’une pose éphémère, par la photographie. Je suis une apparition furtive, plutôt insolite, totalement improductive, une sorte de jeu de construction qui mêle humour et autodérision. J’utilise mon propre corps car il est avant tout mon premier outil, l’outil qui me permet de me confronter directement au paysage, de le mesurer, le tester, le questionner… ʺ  Solenne Goupil
 
Les oeuvres de Nicolas Tourre s’intéressent davantage aux éléments qui font la peinture qu’à ses sujets proprement dits. Elles étendent le champ de la pratique picturale bien au-delà du tableau avec ce désir sans cesse reformulé d’extraire l’image de la planéité qui lui est censément dévolue. Il s’agit de corrompre le médium pour négocier une échappée belle. Gratter la surface d’un pan de bois devient ainsi un moyen pour renverser le plan. Ce geste obsessionnel fait du tableau un espace grotesque tant l’artiste s’applique à le saborder pour l’obliger à s’incarner. Le champ pictural est un champ de bataille qui fait de ses ruines les principes d’une reformulation. Quand elles envahissent le sol, ses œuvres ont cette même détermination à ne pas se laisser écraser par le jeu du plan et de la représentation. Elles mêlent alors des éléments et des matériaux qui sont autant de stratagèmes d’une redéfinition globale de l’œuvre.    Guillaume Mansart

AUTRES EVENEMENTS Non classé