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Faire surface

25 Mai - 21 Juil 2018
Vernissage le 24 Mai 2018

L’exposition « Faire surface » à la galerie parisienne Binome dévoile quatre nouvelles séries photographiques dans lesquelles Lisa Sartorio, recyclant des images existantes, travaille sur la matérialité de la photographie pour souligner son statut de lieu et d’objet de mémoire.  

L’exposition « Faire surface » à la galerie Binome, à Paris, présente plusieurs séries photographiques de Lisa Sartorio à travers lesquelles, poursuivant sa démarche d’appropriation d’images existantes, elle explore la photographie en tant que lieu et objet de mémoire.

Lisa Sartorio explore la photographie en tant que lieu et objet de mémoire

Les dernières séries photographiques de Lisa Sartorio s’inscrivent dans la continuité de sa pratique appropriationniste : depuis 2012, l’artiste a en effet choisi de ne plus alimenter le flux déjà surabondant des images par de nouvelles photographies et de réutiliser celles préexistantes. A travers cette démarche, c’est le caractère paradoxal du médium photographique que Lisa Sartorio met en lumière : reproductible à l’infini, il fait en même temps courir aux images le risque d’une perte ou d’oubli de leur sens.

L’exposition « Faire surface » réunit des clichés issus de quatre nouvelles séries : Archéologie du paysage, de 2017, Glissement de terrain, La fleur au fusil et Ici ou ailleurs, de 2018, et présente à travers eux le fruit des recherches qu’a effectuées Lisa Sartorio ces trois dernières années sur la photographie en tant que lieu et objet de mémoire. Il en ressort des images qui portent la force plastique de leur statut mémoriel, par un travail sur leur matérialité et leur épaisseur, qui résulte en de véritables sculptures photographiques.

 « Faire surface » : Lisa Sartorio travaille sur la matérialité de la photographie

Les nouvelles photographies de Lisa Sartorio sont marquées par de multiples traitements de la surface des tirages : découpages, décollements, déchirures, modelages, empilements… Dans la série La Fleur au fusil, des photographies de survivants de la Première Guerre mondiale défigurés par leurs blessures au combat sont, par de minutieuses découpes des tirages, entremêlées de douces visions florales et animales, redonnant à ces « gueules cassées » un semblant de beauté et de délicatesse.

La série Ici ou ailleurs repose sur l’utilisation de photographies de villes détruites par les bombardements à travers le monde, que Lisa Sartorio a imprimées sur papier washi kozo, un support épais à la texture très fibreuse propice à diverses opérations manuelles tels que le plissement, l’effritement et l’effacement. Les lieux photographiés ne sont plus identifiables que par que la référence du conflit, places en sous-titre : leur image triturée, modelée et abîmée par les doigts de l’artiste semble désormais porter, comme eux, les stigmates matériels et concrets de la guerre.

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