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L’invention de l’oeuvre Rodin & les ambassadeurs

Mêlant une centaine d’œuvres de Rodin (1840-1917) à celles de vingt et un autres artistes, par des créations de 1945 à nos jours, L’invention de l’œuvre Rodin & les ambassadeurs s’interesse à la réception des oeuvres du sculpteur dans le contexte critique qui lui a été porté depuis l’après-guerre. Cette approche inédite réussit le pari unique de revisiter des sculptures célèbres de l’artiste, permettant d’y découvrir pour l’occasion des pièces rarement exposées.

Information

Présentation
Dominique Viéville
L’invention de l’oeuvre Rodin & les ambassadeurs

L’oeuvre de Rodin (1840-1917) a connu, au fil du temps, une réception critique mouvementée, ponctuée de moments de reconnaissance pour certaines de ses sculptures, de dédain pour d’autres. Une telle histoire, sur laquelle on ne s’est pas suffisamment interrogé, se devait d’être évoquée. Si le travail de Rodin parle encore à un grand nombre d’artistes, collectionneurs, historiens de l’art ou visiteurs de musée, tous ne sont pas attentifs aux mêmes oeuvres : ce qui est «chef-d’oeuvre» pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’autre. En outre, la notion même d’art ayant beaucoup évolué au XXe siècle, avec tous les bouleversements dont témoigne l’art contemporain, le regard porté sur le travail même du sculpteur en a été profondément renouvelé.

Ce catalogue offre l’opportunité unique de revisiter des sculptures célèbres de l’artiste, que l’on peut considérer comme autant de «chefs-d’oeuvre», mais aussi de découvrir des oeuvres moins connues que l’évolution même du concept de «chef-d’oeuvre» invite à voir ou revoir d’un oeil nouveau. Ainsi, quels chemins parcourus, et à parcourir encore, pour apprécier la Robe de chambre de Balzac, les assemblages, les figures partielles ou trempées dans les laits de plâtre, les séries telles que celles des têtes de Clemenceau ; tant d’oeuvres qui, des plus petites aux plus grandes, ont changé de statut sur nos grilles de lecture et ont été regardées autrement!

La fréquentation constante de l’art contemporain et l’intérêt porté par la critique à ces créations ont également fait évoluer la perception et l’interprétation des sculptures de Rodin, que nous voyons nécessairement au travers d’une «illusion rétrospective» sur laquelle on n’attire pas suffisamment l’attention. Ainsi, une trentaine d’oeuvres — empruntées à des artistes aussi majeurs que Picasso, Duchamp, Miró, Nauman, Beuys… — permettent de prendre la mesure de ces mutations. Regroupés autour de onze thématiques — Lisser/Polir, Combiner, Assembler, Matière/Matériau, La Peau, Reproduire, Figures partielles, Modeler, Fragments, Séries et variations, Dissoudre —, ces oeuvres proposent des allers et retours multiples entre le passé et le présent et donnent à voir combien, par exemple, le traitement de la peau ou les assemblages modernes révèlent certaines dimensions de l’oeuvre du maître qui existaient en puissance et ne demandaient qu’à être découvertes par l’oeil d’un spectateur futur.

Les auteurs : Dominique Viéville, Aline Magnien, Pierre Buraglio, Roland Recht, Thomas Schlesser, Noëlle Chabert et Amélie Lavin.

Les artistes contemporains : Pablo Picasso, Marcel Duchamp, Joan Miró, Jean Fautrier, Lucio Fontana, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, Germaine Richier, Willem de Kooning, Louise Bourgeois, Joseph Beuys, Marcel Broodthaers, Eduardo Paolozzi, Anthony Caro, Cy Twombly, Eric Cameron, Richard Serra, Bruce Nauman, Haim Steinbach, Sophie Ristelhueber, Ugo Rondinone, Douglas Gordon, Urs Fischer.