ART | EXPO

Like really

06 Nov - 23 Déc 2010
Vernissage le 06 Nov 2010

Chez Nathan Mabry, des idées et des formes issues d’objets cérémoniaux et décoratifs amérindiens, des crânes en mosaïque mixtèques et le minimalisme sont entremêlés et revisités avec un mélange de respect, d’humour subtil et de rigueur formelle.

Communiqué de presse
Nathan Mabry
Like really

Considérées comme des objets autonomes, les oeuvres de Nathan Mabry acquièrent une certaine dimension expressionniste, voire ornementale.

Nous pouvons les aborder de manière intellectuelle, déconstruire les éléments qui les composent, et s’en voir amusé ou bien se limiter à en étudier les aspects plus théoriques. Mais, nous pouvons aussi choisir d’accepter les invraisemblances de ce corpus d’oeuvres, et les aborder ainsi en tant qu’oeuvres individuelles, s’offrant de façon complètement inattendue, avec une qualité émotive entièrement spontanée.» (Ken Pratt)

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Praz-Delavallade, «Like Really», l’artiste californien Nathan Mabry présente un ensemble de sculptures, dessins et photographies se référant à un large éventail d’oeuvres artistiques ou artisanales nord-américaines, auquel s’inclue sa propre production.

Des idées et des formes issues d’objets cérémoniaux et décoratifs amerindiens; des crânes en mosaïque mixtèques (peuple indigène d’Amérique centrale) et le minimalisme sont entremêlés et revisités avec un mélange de respect, d’humour subtil et de rigueur formelle.

Ces combinaisons d’éléments et de sens créent une expérience sensorielle provoquant chez le spectateur des renversements et repositionnements constants. Les structures logiques sont importantes pour Mabry et servent de pivot à l’équilibre qui se crée entre les étranges similitudes de ces objets si différents.

Le groupe de sculptures 400% présenté dans l’exposition, s’inspire de poteries en forme de tête produites par la civilisation du Mississipi tardive (1450-1550), originaire de l’Arkansas et du Missouri. Ces céramiques sont placées sur des socles faits de formes empilées, directement inspirés de la série «Lascaux» de Donald Judd, lui-même originaire du Missouri.

L’utilisation de ces deux langages — le minimalisme des couleurs et formes spécifiques et les éléments figuratifs issus de la civilisation mississippienne — oblige à une analyse formelle, à une re-examination des différents processus de création.

Dans sa nouvelle série de photos «About Face», Mabry utilise une approche de l’abstraction associative. Mabry y combine des photos de pendentifs amerindiens en coquillages auxquelles il attache differents talismans. Ces éléments suspendus à la forme ronde du coquillage votif, évoquent les attrape-rêves tout en s’apparentant à des bijoux — conférant ainsi à l’oeuvre une apparence humaine.

Ces «objets» encadrés rappellent l’imagerie Dada et le Surréalisme. Dans la continuité de la série des «Mosaic Skulls», Mabry a soigneusement retranscrit l’objet archéologique au crayon de couleur et applique sur les dents des cristaux décoratifs noirs et blancs.

Le critique Chris Bedford écrit: «A la fois sacré et dans l’irrévérence profane, dans l’exagération et la beauté simple, Mosaic Skull […] est un dessin avec une présence sculpturale qui existe comme un témoignage de l’extravagance mixtèque et comme un refrain ingenieux sur la mode contemporaine de la décoration corporelle (piercing, tatouage…).»

Le travail de Nathan Mabry oscille entre le grotesque et le sublime, l’abstrait et le figuratif — il joue avec les icônes de l’histoire de l’art tout en questionnant les idées du spirituel, de la métaphysique, de la vie et de la mort.

AUTRES EVENEMENTS ART