ART | EXPO

Light my fiction

29 Sep - 05 Nov 2011
Vernissage le 29 Sep 2011

A travers l’oeil mécanisé de son objectif, Pascal Grandmaison procède à l’analyse d’un monde dont il s’attache à rendre visible la part d’invisibilité. Il élabore un univers artistique où s’entremêlent un langage visuel épuré issu de la veine conceptuelle et un regard distancé et précis sur un environnement contemporain.

Pascal Grandmaison
Light my fiction

Eponyme propose une exposition monographique de l’artiste québécois Pascal Grandmaison. Le titre «Light my fiction» révèle le propos d’une oeuvre complexe et stratifiée.

L’artiste travaille l’installation, la vidéo et la photographie avec une minutie presque chirurgicale. Il élabore un univers artistique où s’entremêlent un langage visuel épuré issu de la veine conceptuelle et un regard distancé et précis sur un environnement contemporain. A travers l’oeil mécanisé de son objectif, Pascal Grandmaison procède à l’analyse d’un monde dont il s’attache à rendre visible la part d’invisibilité.
L’illusion narrative contenue dans ses pièces s’estompe au profit d’une genèse du médium photographique et d’une mise à l’épreuve du regard que la sublimation de la lumière et la distorsion temporelle rendent palpables pour l’oeil et l’esprit.

Les séries «No black light»(2007) et «Fading light»(2008) démontrent comment Pascal Grandmaison questionne l’histoire du procédé photographique. Dans «No black light» il utilise l’incrustation pour évoquer les démarches pionnières de la modernité photographique comme la décomposition du mouvement initiée par Jules Etienne Marey. Il saisit puis efface partiellement le mouvement rotatif d’une plaque de verre pour laisser apparaître une béance révélatrice de la construction de l’image devenue sujet central de l’oeuvre et par laquelle Pascal Grandmaison réfère au texte incontournable de Walter Benjamin L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique.

La série «Fading» light rend d’autant plus évident cet hommage à W. Benjamin en même temps qu’elle affirme la capacité de l’artiste à ériger l’objet technologique en paysage du sublime contemporain, imbriquant ainsi l’histoire du médium photographique et celle d’un monde progressiste.

Ces deux séries formalisent également l’idée que chacune des pièces de Pascal Grandmaison est conçue pour entrer en résonnance avec l’ensemble d’une démarche artistique fondée sur sa propension réflexive. La plaque de verre sujet de No black light est taillée aux dimensions des fenêtres du Toronto-Dominion Center servant de décor au film I see you in reverse (2008).

Le bloc de piles photographié dans Fading light est celui-là même qui alimente le flash utilisé durant la prise de vue de la série photographique. I lost you in the desert (2010) réitère ce principe de référencement. Pascal Grandmaison réalise une installation à partir de l’extraction de douze roches ayant servi aux fondations des îles artificielles Saint-Hélène et Notre-Dame à Montréal pour l’Exposition Universelle de 1967.

L’artiste élabore un état des lieux poétique et nostalgique de ces îles dans son film Soleil différé (2010). A la manière dont il magnifie l’objet dans ses images en sculptant la lumière, Pascal Grandmaison intensifie notre perception par l’apposition d’un jeu d’ombre sur la roche alors decontextualisée dans la lumière artificielle de l’espace d’exposition.

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