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Lieux de belligérance 3

07 Juil - 08 Fév 2009
Vernissage le 07 Juil 2008

Tandis qu’Alain Josseau présente une installation monumentale de 1500 fils tendus (traduction en volume de l’analyse numérique d’une phrase de Julien Gracq), Andreas Kaufmann lui, projette une chorégraphie de mots sur les murs, évoquant la menace de certains intégrismes.

Communiqué de presse
Andreas Kaufmann et Alain Josseau
Lieux de belligérance 3

La forteresse de Salses, placée sous la responsabilité du Centre des monuments nationaux et l’association In Visu présentent la troisième édition de « Lieux de belligérance », un programme d’expositions et d’interventions d’artistes au sein du monument, avec le soutien de la Drac et de la région Languedoc-Roussillon. Après Monika Anselment, Francesc Abad et Bruno Serralongue en 2007, Sophie Ristelhueber, Renaud Auguste-Dormeuil et Till Roeskens en 2006, Antoni Muntadas en 2005, Joan Fontcuberta en 2003, Andreas M. Kaufmann et Alain Josseau ont réalisé cette année deux installations in situ.

Construite entre 1497 et 1504 par le Roi d’Aragon, pour bloquer l’accès du Roussillon aux Français, la forteresse de Salses est un chef-d’œuvre d’architecture militaire. Sa structure sophistiquée comprend trois à sept niveaux desservis par un labyrinthe de chicanes de défense intérieure conçu pour isoler autant que pour défendre.

Stuffed Silence d’Andreas M. Kaufmann, « a values-on-demand-project »
Observateur critique du monde actuel, le travail de Kaufman ne cesse d’interroger la notion de mémoire collective. Utilisant essentiellement des documents et des images issues des médias de masse, il maîtrise l’expression des relations entre espace et temps au sein de la sphère publique.


Stuffed Silence est une installation présentée dans les dimensions impressionnantes de 45 sur 5,5 mètres dans le corps de logis nord de la forteresse. Inspiré par le musicien nigérian Fela Anikulapo Kuti, personnage charismatique engagé dans la lutte pour la défense des droits de l’homme et pour une Afrique libre et unifiée, Kaufmann examine le processus de perte rapide d’identité et d’affaiblissement des normes et valeurs sociétales, un processus qui résulte de la standardisation progressive de la planète.


La production de ce travail a nécessité l’analyse des constitutions nationales et des déclarations des droits de l’homme, révélant un ensemble de valeurs telles que « liberté », « justice », « fraternité » et « paix », extraites et chorégraphiées pour réaliser une installation vidéo multicanal, conçue en collaboration avec le musicien et compositeur Gabriel Ananda, auteur de la bande son.


Le tableau final, une lecture des postulats implicites de tous les fondamentalismes, montre que ces valeurs sont en pratique purement rhétoriques et reposent sur la coexistence pacifique et la tolérance des humains à travers le monde. Kaufmann relève que la déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 12 octobre 1948, célèbre son 60e anniversaire cette année.
 
Topography d’Alain Josseau

Peintre et manipulateur d’images, Alain Josseau a réalisé une dizaine de films et crée des dispositifs audiovisuels complexes utilisant les ressources de la technologie.

Son œuvre met en espace des paysages, des scènes historiques et des épisodes de guerre à travers des procédés par lesquels l’illusion et le témoignage se confondent. Il fabrique des installations spectaculaires où le regard est piégé entre l’évocation réaliste de faits connus et la fascination des techniques mises en œuvre.

L’œuvre produite à Salses par In Visu est une installation de grande dimension en lumière noire dans l’écurie nord de la forteresse, longue 
de 50 mètres. Elle révèle un paysage fait de 1500 fils tendus sur une structure invisible.

Elle est la traduction en volume de l’analyse numérique d’une phrase de Julien Gracq : « Ces pays de l’est sont nés pour la guerre », extraite de « Un balcon en forêt ». L’écrivain, décédé en 2007,
 y évoque la topographie d’un paysage inéluctablement marqué par les passages de plusieurs guerres. Cette Å“uvre entre en résonnance avec les murs de la forteresse, qui portent le souvenir du tonnerre de l’artillerie – son annonciateur de mort violente.

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