ART | EXPO

Licht Klang

08 Oct - 12 Déc 2010
Vernissage le 07 Oct 2010

Cette exposition rend hommage aux ampoules à filament et aux tubes fluorescents appelés à disparaître. Entre univers féerique créé par un lustre baroque animé d’un souffle électrique et confrontation poétique entre un ordinateur et huit tubes fluorescents.

Tilman Küntzel, R-EP.org
Licht Klang

L’histoire de l’art du XXè siècle est marquée par la présence de plus en plus prégnante de l’élément sonore dans les arts visuels. Peu à peu, musées et lieux d’expositions se sont peuplés de bruits. Pour un temps parent pauvre de la vidéo, le son a fini par s’affranchir des autres médiums pour devenir finalement autonome, un sujet de réflexion à part entière.

Si cette évolution n’est pas nouvelle, elle s’est accélérée ces dernières années, et les plasticiens tout comme les musiciens autodidactes oeuvrant généralement dans les musiques dites électroniques se sont approprié ce medium qui continue d’être un terrain d’expérimentation fertile.

Depuis 2007, le Bon Accueil donne la part belle à ces artistes au sein d’une programmation européenne. Des savants bricolages ludiques et sonores de Frédéric Le Junter (2007), en passant par les paysages sonores imaginaires créés pour Pierre Beloüin (2007), et les installations monumentales des suisses Pe Lang et Zimoun (2008), la programmation sound art Klangkunst du Bon Accueil s’efforce de présenter des artistes encore peu connus en France et souvent appelés à le devenir.

Pour cette nouvelle exposition, intitulée « Licht Klang », c’est un medium devenu banal qui est à l’honneur: la lumière artificielle. Loin des projets excentriques de Herrington et Lightbown qui, en tirant profit de la substance lumineuse exsudée par les harengs à leur mort, pensaient pouvoir éclairer nos villes, la fée électricité et l’ampoule à incandescence remédièrent aux ténèbres. L’usage intensif de l’éclairage artificiel modifia profondément notre vie quotidienne. Pour Marshal McLuhan la lumière artificielle est un médium sans contenu, capable de créer un environnement par sa seule présence.

De la même manière que la lumière -blanche- n’a pas de contenu, le bruit blanc ne délivre aucun message, mais paradoxalement, selon Jacques Attali, il est la présence de toutes les significations.

La lumière blafarde dispensée par les tubes fluorescents permet aux bureaux et divers offices de poursuivre leur activité au-delà des limites imposées par la lumière naturelle au rythme des clicks des souris et du bruit des machines.

Michael Aschauer avec 8-bit utilise ces deux impondérables de l’équipement de bureau: le tube fluorescent et l’ordinateur. L’oeuvre 8-bit est une confrontation poétique entre le monde digital et le monde analogique. Un ordinateur dispense les 256 possibilités du code 8bit à huit tubes fluorescents qui le matérialisent. Cependant, ces derniers avec leurs défaillances techniques ne peuvent suivre ce code rigide. Proche de l’esthétique de l’échec et du glitch, L’oeuvre met en avant ce qui différencie ces deux mondes: le digital composé d’un code pur, et le monde analogique fait d’accidents et de mutations permanentes.

L’artiste Allemand Tilman Küntzel avec Lüster nous invite à une expérience synesthésique visuo-auditive, sujet de prédilection de l’artiste. Un lustre montgolfière repose énigmatique sur le sol. Il émane de celui-ci une féérie sonore et lumineuse. Oeuvre représentative du klangkunst, qui allie la vue et l’ouïe, Lüster interroge nos mécanismes de perception des espaces et la façon dont la lumière et le son peuvent influer sur notre appréhension des lieux.

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