ÉCHOS
02 Déc 2014

L’hécatombe continue: le Wharf fermé, le Lieu Commun menacé, le Frac Normandie en suspens

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Les semaines s’enchaînent et la liste des lieux d’arts menacés, obstrués ou effectivement fermés s’allonge pour cause de changement de municipalité, de subventions coupées ou du manque d’engagement politique en faveur de la culture. En fin de semaine dernière, on apprenait ainsi la fermeture prochaine du Wharf, le gel du projet de Frac Normandie et l’inquiétude des directeurs du Lieu-Commun.

Après vingt-quatre années d’activité, le centre d’art contemporain de Basse-Normandie, le Wharf fermera dans le premier trimestre 2015. Seule structure de ce type dans la région, il était devenu au fil des ans un outil de médiation, de diffusion et de production incontournable au niveau local. Sa disparition résonne comme une façon de faire taire la création contemporaine au niveau territorial. Réduit d’un quart ces six dernières années, le budget du centre a fini par ne plus être supporté par la DRAC et la Région Basse-Normandie qui ont pris la décision de fermer le Centre d’Art et de licencier le personnel.

Dans la même semaine, l’architecte Rudy Ricciotti en charge de la réalisation du nouveau bâtiment du Frac Basse-Normandie, déclarait que le projet était au point mort, du fait d’un manqué évident d’initiative politique de la part de la Région. Portant sur un bâtiment de 2400 m2 pour un budget avoisinant les 10 millions d’euros, ce projet devait apporter un nouveau souffle à la culture dans ces territoires. Associée à la fermeture du Wharf, ce gel des opérations renforce au contraire le sentiment d’insécurité qui touche le monde de la culture au niveau local.

A Toulouse, Le Lieu-Commun est lui aussi menacé de fermeture, dès la fin de l’année 2015. Son codirecteur Manuel Pomar déclarait ainsi publiquement que, malgré une gestion prudente des budgets, le lieu manquait d’aides publiques, victime d’une politique qui privilégie l’aide aux projets individuels avant le soutien aux lieux d’art. Une soirée organisée le 03 décembre, à 19h, à laquelle ont participé à leur façon Bruno Peinado, Boris Achour ou encore Hippolyte Hentgen en offrant chacun une œuvre à gagner à la tombola.

Seules bonnes nouvelles, l’ouverture d’autres lieux (CAC La Traverse à Alfortville cet automne) ou la promotion de lieux en centres d’art reconnus par le ministère (Le Portique au Havre) ne suffisent pas à conjurer l’hécatombe et l’inquiétude grandissante du monde de l’art.

Pour rappel, le CAC-Bretigny, les Eglises à Chelles, La Panacée à Montpellier ou le Forum au Blanc-Mesnil sont déjà tous inquiétés par des mesures de déconventionnement, de restrictions budgétaires ou de gel des programmations.

Liens vers nos derniers Echos reprenant les informations relatives à la fermeture de centres d’art et de scènes (cliquez pour accéder aux articles):

Jours sombres pour la culture au Blanc-Mesnil (93): l’UMP étrangle le Forum

Après le Forum, le CAC-Bretigny, La Panacée et Les Eglises menacés: l’hécatombe des lieux d’art.

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