ART | EXPO

L’esprit de suite, 1965-2015

15 Mai - 21 Sep 2015
Vernissage le 15 Mai 2015

L’œuvre développée par François Morellet ces 60 dernières années repose sur une conception systématique de l’art. Les règles qu’il s’impose lui permettent de réduire au minimum le nombre de décisions subjectives. Avec ce bel «Esprit de suite», qui donne son nom à l’exposition, il associe nécessités de la contrainte, interventions du hasard et jeux d’esprit.

François Morellet
L’esprit de suite, 1965-2015

«J’ai toujours cherché à réduire au minimum mes décisions subjectives et mon intervention artisanale pour laisser agir librement mes systèmes simples, évidents et de préférence absurdes.» (François Morellet)

Invité pour la première fois au musée des Beaux-Arts de Caen, François Morellet occupe une place très singulière sur la scène artistique française et internationale. Tout en poursuivant une activité d’industriel (jusqu’en 1975), il devient l’un des représentants majeurs de l’abstraction géométrique et, membre fondateur du Groupe de Recherches d’Art Visuel (GRAV, de 1960 à 1968), l’un des principaux protagonistes de l’art optico-cinétique.

L’œuvre que François Morellet a développée au cours des soixante dernières années repose entièrement sur une conception systématique de l’art. Les règles qu’il se donne lui permettent de réduire au minimum le nombre des décisions subjectives pour laisser apparaître des formes à la fois rigoureuses et imprévisibles. Avec ce bel «Esprit de suite», qui donne son nom à l’exposition, il associe nécessités de la contrainte, interventions du hasard et jeux d’esprit. De cette rencontre naissent des œuvres pleines d’humour qui peuvent emprunter des moyens d’expression très divers: peinture, estampe, sculpture, installation, intégration architecturale, etc.

Cette exposition réunira un ensemble très significatif des éditions de François Morellet, estampes et albums produits entre 1965 et 2014, parmi lesquels les spectaculaires Emprunts. En regard de ces estampes seront présentées des pièces phares, comme la Sphère-trames (1962) ou le néon Lamentable (2006), ainsi que deux œuvres spécialement conçues pour le musée, la monumentale 3D éphémère et une Défiguration de L’enlèvement d’Hélène de Luca Giordano.

«Malgré l’impressionnante succession d’expositions qui ont été consacrées à François Morellet, force est de constater que ses estampes ont été montrées jusqu’à ce jour de façon plutôt parcimonieuse. Avec cent-quarante œuvres éditées entre 1965 et 2014, pour la plupart sur papier, elles constituent le fil rouge de l’exposition présentée à Caen, en même temps qu’un véritable défi tant l’approche de François Morellet dans ce domaine est singulière et paradoxale.

Exposer des estampes, n’aimant ni la lumière, ni les variations climatiques, ni les manipulations maladroites, n’est jamais simple. On peut cependant passer outre et accrocher pour une période limitée des estampes au mur. Mais le faire sans passe-partout, sans cadre, en tolérant tout juste un verre ou un plexiglas protecteur, ne peut à l’évidence que compliquer les choses! Et tel est bien pourtant le souhait de François Morellet qui apprécie de pouvoir offrir à ses œuvres sur papier comme à ses peintures la suggestion de l’infini — donnée par une pratique du «all over» que nulle baguette ne saurait arrêter — ainsi que l’occasion de se fondre modestement dans le mur» (Caroline Joubert).

Commissariat
Caroline Joubert

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