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L’Espace de la perturbation

19 Mar - 12 Mai 2004
Vernissage le 30 Nov -0001

Des œuvres monumentales mates et sombres qui existent dans et avec l’espace environnant. Elles révèlent une parfaite maîtrise de l’acier. Evolution de la forme entre les Lignes Indéterminées et les Arcs: passage de l’indéterminé et spontané au volontaire, de la régularité à la liberté.

Communiqué de presse
Bernar Venet
l’Espace de la perturbation

Bernar Venet présente ses toutes nouvelles Lignes Indéterminées, revenant sur ce thème initié en 1979 avec des propositions plus complexes. Quatre grandes sculptures occupe le rez-de-chaussée de la galerie, tandis qu’au 1er étage sont exposées les «maquettes» (petites sculptures de 90 cm de haut maximum) et les œuvres sur papier qui accompagnent ce nouveau travail.
Les Lignes Indéterminées sont, aux côtés des Arcs, les œuvres qui caractérisent le mieux l’œuvre de Bernar Venet, celles qui lui ont conféré une notoriété mondiale. La démarche initiale de Venet avec les premières Lignes Indéterminées était celle de figurer l’exploit technique et physique que représente la torsion de ces épaisses poutrelles d’acier, à l’opposé de toute gestualité expressive et de toute composition subjective de l’artiste. Toujours unilinéaires, n’incluant jamais aucun élément soudé ou rapporté, ces lignes enroulées sur elles-mêmes portent les stigmates du combat entre l’acier et l’artiste. Posées à même le sol, composant avec la gravité pour trouver d’elles-mêmes leur place définitive, ces œuvres montrent dans quelle nécessaire imperfection le métal exige souvent qu’on l’abandonne. Les années passant, ayant tiré les enseignements des premières œuvres, l’artiste va acquérir une maîtrise de plus en plus grande du processus, le geste spontané se transformant en geste volontaire. Une maîtrise si impressionnante que va se dégager en conséquence une situation quasi paradoxale entre l’indétermination de l’objet et la maestria de sa mise en œuvre; Venet introduisant alors une nuance instructive entre le délibéré et l’incontrôlé par rapport à l’indéterminé. Même si les sculptures trouvent naturellement leur assise sur leurs points d’appui par le jeu de la gravité, elles s’inscrivent dans une expérimentation sur la verticalité, l’oblique et l’horizontalité, qui sont les trois directions explorées par l’artiste.
Aujourd’hui, Bernar Venet décide de libérer ses nouvelles Lignes Indéterminées de toute contrainte technique ou physique, pour leur donner vie et corps de manière presque autonome. L’artiste abandonne la régularité et la linéarité des précédentes Lignes Indéterminées pour laisser le métal s’exprimer librement laissant plus que jamais place au mouvement et à l’improvisation. Comparée à l’austérité et à la rigueur apparentes des pièces plus anciennes, la silhouette de ces nouvelles sculptures semble issue d’une création littéralement «baroque». Si leur surface est toujours mate et de couleur sombre, les lignes s’affolent, donnant une ambiguïté plus grande encore à leur délimitation spatiale. Les œuvres n’existent pas en fonction d’un espace donné, mais elles le produisent en même temps qu’elles produisent leurs formes, dans une recherche d’autonomie totale. La perception qu’a le spectateur de leur espace est aussi problématique que celle de leur parcours erratique: les Lignes Indéterminées s’imposent à leur espace d’exposition, ne craignant pas «d’agir en force perturbatrice, en obstacle au regard comme à la traversée physique.»

Cette problématique liée à la spatialité des œuvres devient encore plus significative si l’on considère les dessins de Venet, créés en rapport aux sculptures. Tout comme les maquettes, qui ne sont pas à considérer comme des modèles réduits de sa sculpture monumentale, mais comme des éléments issus d’une expérimentation qui ont leur existence propre, les dessins de Lignes Indéterminées de Venet ne sont pas assimilables à des travaux préparatoires, mais à des œuvres à part entière. De facture classique, réalisés au crayon gras sur fond blanc, ils explorent de manière très «illusionniste» les déclinaisons possibles d’une sculpture donnée selon un point de vue arbitraire, prouvant ainsi qu’il n’y a pas de forme ou de proportion idéale.

critique

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