DANSE | SPECTACLE

Les Protragronistes

06 Mar - 06 Mar 2012

Les Protragronistes s’inscrit dans un projet sériel de spectacles où le principe de sérendipité guide l’écriture théâtrale. De pièce en pièce, la matière scripturale s’accroit, faisant de l’hétérogénéité un principe esthétique et des relations intra et méta textuelles des outils de travail.

Vincent Thomasset
Les Protragronistes

En tant que spectateur, Vincent Thomasset a toujours été fasciné par les débuts, et, plus précisément, le moment où le champ des possibles se restreint, lorsque la représentation a bel et bien commencé.

Après une première période (2007-2010) consacrée à la recherche sous forme de pièces non reproductibles (performances), il décide de créer une série de spectacles, Serendipity, s’articulant en plusieurs épisodes: Sus à la bibliothèque! (épisode 1) a été créé en 2011, il est conçu comme un état des lieux venant clore ces trois premières années de travail. Les Protragronistes (épisode 2), créé en 2012, constitue en quelque sorte le véritable commencement de la série.
Alors qu’en plus du metteur en scène, il y avait quatre interprètes sur le plateau dans l’épisode 1, il ne reste cette fois plus que le danseur. Si trois acteurs ont disparu, le titre Les Protragronistes voit par contre la lettre «r» proliférer.

Le texte prend une place plus importante, traversant la pièce de bout en bout. Il est écrit peu de temps avant la création, après avoir travaillé avec le danseur Lorenzo De Angelis, et en fonction de l’espace qui lui est attribué. Il se construit au fil de l’écriture, laissant au spectateur la possibilité de s’y frayer son propre chemin. Le principe de sérendipité prend ici toute sa signification: comment arriver à un endroit, en suivant une direction que l’on découvre en voulant aller à un autre endroit. Le texte est hétérogène, il alterne récits, descriptions et passages dont l’écriture révèle un accent aux origines multiples.

Le premier épisode se termine par le début d’une reprise d’équitation. Lorenzo De Angelis en est le seul rescapé, il porte en lui la mémoire du spectacle précédent, dans son corps et ses déplacements, allant jusqu’à réinscrire physiquement sur le plateau le travail sur la lumière opéré précédemment.

L’exploration de la mémoire — de la trace et de la perte — traverse la pièce au même titre que le travail sur l’histoire, individuelle et collective: qu’il s’agisse de la propre histoire de Vincent Thomasset, des moments où celle-ci croise la grande Histoire, ainsi que les histoires que cela peut générer, ou l’apparition de la fiction.
Dans le texte et sur le plateau, plusieurs parcours apparaissent, se contredisent, s’imbriquent. Au fil des épisodes, le principe sériel dessinera une cartographie des endroits et histoires traversés année après année, à la fois sémantique, politique et chorégraphique.

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