ÉCHOS
13 Juil 2010

Les nominés du Prix Maif, votez en ligne!

PCommuniqué de presse
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Le jury du Prix Maif pour la sculpture 2010 a nominé six plasticiens ayant proposé un projet pour le bronze. Ces artistes ont tout l’été pour réaliser un modèle à l’échelle 1 de leur oeuvre, dont un seul sera désigné lauréat en octobre. Votez pour votre projet préféré!

Le jury a retenu, cette année encore, des artistes émergents qui proposaient un traitement original, contemporain et pertinent du bronze: Wilfrid Almendra, Julien Berthier, Hsia-Fei Chang, Mehdi Melhaoui, Georges Tony Stoll et Françoise Pétrovitch.

Le Colosse de Wilfrid Almendra est un ensemble sculptural bipartite, composée d’une sculpture et de son socle. Réplique agrandie d’une statue gauloise en bois datant du IVe siècle avant notre ère, découverte lors des fouilles de Bobigny en 1996. Ces statues étaient plantées le long des axes de circulation, servant de repère aux voyageurs et aux commerçants. Communes à l’époque, mais fragiles par leur matériau, ces statues se sont pour la plupart décomposées dans le sol. Celle qui a servi de modèle à cette sculpture est la première exhumée en France. Sauvée de l’érosion par le calcaire dont elle s’est imbibée avant d’être enfouie dans le sol vers -150 av. JC, cette sculpture anthropomorphe apparaît aujourd’hui ravinée, rongée, presque abstraite.

Monstre est le nom donné aux encombrants, amas d’objets jetés sur la voie publique. Issu d’un geste d’assemblage arbitraire et inconscient de plans et de volumes, le monstre devient une sculpture publique éphémère avec laquelle on apprend à vivre, on s’en arrange. Pour autant, ce projet n’est pas uniquement une esthétique de la récupération et du déchet. Il fait référence à une longue histoire de la sculpture, au rôle du hasard dans le geste créatif, aux recherches des constructivistes russes ou des minimalistes et aux notions mêmes de sculpture et d’espaces publics. Pour l’artiste, la ville n’est pas un espace neutre. C’est un terrain strié de normes environnementalistes, sécuritaires, fonctionnalistes, hygiénistes censées répondre à l’intérêt général. Avec le Monstre, Julien Berthier nous montre que c’est dans une friction privé/public que se joue réellement la ville et son usage.

Guerrière de Hsia-Fei Chang fait référence à la légende de « Lady Godiva » image de la tendresse et de la liberté de la femme, qui aurait traversé à cheval et nue les rues de Coventry vers l’an 1 000, sacrifiant son honneur afin de convaincre son mari de diminuer les impôts qu’il prélevait pour financer ses campagnes militaires. Rappelant également la « guerrière amazone », stéréotype féminin à la personnalité marquée et indépendante, déterminée à atteindre ses objectifs, l’artiste incarne une héroïne qui ne manque ni de courage, ni de force, marchant vers la victoire, associant ainsi le caractère belliqueux du cavalier à l’idée de combat pour la vie qu’incarne la grossesse. Alors que de nombreuses statues équestres représentent des despotes et des monarques, Guerrière est un hommage aux femmes qui se battent, dans les luttes quotidiennes comme dans les combats les plus nobles.

— Un zodiac à moitié gonflé, plié et replié sur lui-même comme un corps organique torturé, ligoté. Objet trouvé, l’œuvre de Mehdi Melhaoui relève de l’expérimentation: à la fois enclenchement d’une action, celle de poser, manipuler un objet pour enfin l’exposer, et déclenchement du pouvoir de replier l’œuvre, la déformer, pour enfin la retirer de son lieu d’exposition. Le lieu d’exposition est ainsi transformé en lieu d’expérimentation, l’œuvre en performance, son exposition, un moment unique. Dans quelque position que soit exposé cette œuvre, la matière se tend, prend position, s’immobilise, tout comme le muscle permet au corps organique de se mouvoir, de s’immobiliser. A la différence près que dans cette œuvre, c’est le vide, l’air emprisonné dans le zodiac qui lui donne forme, devenant elle-même en partie œuvre, en partie créatrice. Tout comme la photographie, le moulage en bronze permettrait à l’une de ces postures de se figer à jamais, d’exister à travers les âges.

— Dans Constellation anonyme, Georges Tony Stoll associe une facture relativement grossière et une harmonie des formes (bonne « proportionnalité »), pour un objet, une installation aux allusions et aux influences multiples. Ici, ce sont les métiers d’art qui sont appelés pour faire travailler l’imaginaire du spectateur : les feuilles d’or du couturier, le travail d’équilibre du pâtissier…

— Dans son œuvre Présence on the Corner, Françoise Pétrovitch présente une fillette se tenant debout dans l’angle d’une pièce, silencieuse et hermétique, les mains derrière le dos, la tête penchée. Elle est au coin, dans l’angle d’un mur, présente, mais sans regard. Elle nous tourne le dos et semble absorbée par cet angle, alors que des formes irréelles surgissent des parois: sa « bouderie » fait advenir un monde imaginaire. Plus petite que nature, au coin d’une pièce, la fillette s’efface, mais n’en reste pas moins témoin.

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