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Les Naufragés d’Asperger

02 Juin - 31 Juil 2010
Vernissage le 02 Juin 2010

Interprètant de manière toute personnelle le syndrome d’Asperger, Choi Xooang tord et déforme les corps et parfois exagère spécifiquement un organe pour incarner la sensibilité extrême des personnages et leur acuité sensorielle.

Communiqué de presse
Choi Xooang
Les Naufragés d’Asperger

Dans ses saisissantes sculptures presque vivantes réalisées en résine puis peintes, Choi Xooang continue à capturer les aspects déroutants de la psyché humaine. En utilisant la distorsion du corps et une attention maniaque au détail, il parvient à rassembler avec une force inouïe des émotions aussi ambiguës que la peur, le désir ou la solitude.

Ses récents travaux interprètent de manière toute personnelle le syndrome d’Asperger, un trouble neurologique complexe qui s’apparente à une violente forme d’autisme. Cette pathologie a été rendue familière au public grâce au film Rain Man qui décrivait le destin touchant et tragique de Dustin Hoffmann comme phénomène autiste. Le héros possédait une mémoire des faits éblouissante (le personnage qui a servi de modèle au rôle pouvait réciter par coeur des annuaires téléphoniques entiers mais en revanche souffrait d’un problème de compréhension des évènements). Il était isolé, terrifié par le changement et dévasté par un comportement compulsif.

Les personnes atteintes par ce syndrome peuvent posséder une intelligence supérieure mais sont parfois inaptes à mener une vie sociale, altérée par des difficultés de langage corporel, de contact visuel, de délire verbal, de maladresses physiques ou de sensibilité sensorielle hypertrophiée. Choi Xooang dans ses toutes nouvelles pièces met en lumière l’empathie envers ceux qui souffrent de ce syndrome.

Réalisées avec une grande perfection, elles se rapprochent stylistiquement des sculptures de Ron Mueck et de Duane Hanson. Par leurs aspects douloureux et maladroits, les corps étirés rappellent les silhouettes très expressives et émaciées du Greco et de Giacometti et exhalent un profond sentiment de solitude et d’aliénation.

Comme des créatures aliennes des mutants ou des gens défigurés par la maladie, ces personnages sont présentés nus et chauves et leur chair pustuleuse et crayeuse reflète la souffrance et les scarifications d’une bataille livrée. L’artiste tord et déforme les corps et parfois exagère spécifiquement un organe pour incarner la sensibilité extrême des personnages et leur acuité sensorielle.

Par exemple, il a agrandi une partie unique du corps qui devient le seul organe de couleur chair sur la blancheur du reste, comme un nez énorme et tordu. Ou dépose une bouche surdimensionnée sur un visage privé d’organes sensoriels. Il crée dans une de ses plus récentes installations, une atroce et contemporaine version des Trois Grâces avec un trio de personnages chauves aveugles et sourds, sans bras ni jambes dont les gigantesques bouches rouges ont un effet reptilien.

Une de ses pièces les plus poignantes est une créature dont seuls les yeux sont visibles, des yeux immenses, innocents et vitreux comme ceux d’un nouveau né assis sur une tête lunaire comme un bouddha. Le reste de son corps et de son visage est blanc comme protégé par un bandage ou un masque chirurgical.

Un autre a été amputé de ses bras et jambes mais pourvu d’un sexe en érection, métaphore d’un désir désinhibé et terrible et d’une grande vulnérabilité. Un autre modèle décapité est pourvu de deux énormes mains jointes, comme une malformation de jumeaux siamois ou d’extraterrestre. Tendues en avant dans une supplication ou une tentative de rapprochement, elles n’étreignent que le vide.

Les sculptures de Choi Xooang déformées, fragiles, hypersensibles et parfois même désespérées agissent comme la métaphore d’une société moderne obsédée par
l’argent et le succès, déconnectée de ses sentiments, dénonçant la race humaine en perte de son humanité.

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