ART | EXPO

Les Modules

04 Fév - 27 Fév 2011
Vernissage le 03 Fév 2011

Les trois nouveaux modules réunissent deux artistes travaillant essentiellement in situ (John Cornu et Sébastien Vonier), et une artiste (Hakima El Djoudi) dont les travaux mêle cinéma, vidéo et installation.

John Cornu, Sébastien Vonier, Hakima El Djoudi
Les Modules


— Module 1
John Cornu, Assis sur l’obstacle
John Cornu travaille essentiellement in situ, adaptant sa pratique et son langage formel aux espaces qui l’accueillent: greffe architecturale sur la Villa Savoye de Le Corbusier, exposition de châssis carbonisés dans une galerie ou encore nettoyage «sauvage» d’une portion de mur dans l’espace public.

Ses oeuvres évoquent souvent la question du simulacre et tracent «les contours d’une réalité manipulée où ce qui est donné à voir ne correspond jamais tout à fait à ce que l’on pense regarder» (Christian Alandete). Souvent considérées comme rhizomiques, elles semblent se glisser dans un interstice entre le minimalisme et l’organique.

Assis sur l’obstacle, installation inédite de John Cornu, trouve son origine tout autant dans les barrières anti-char de la seconde guerre mondiale que dans un casse-tête traditionnel en bois, la «croix du menuisier», ou même dans un crucifix inversé. «Assis sur l’obstacle» est la traduction littérale de l’expression anglo-saxonne «sitting on the fence», signifiant l’indécision: indécision du visiteur qui ne sait pas s’il doit franchir l’obstacle de ces sculptures en bois de charpente noirci, le contourner ou rebrousser chemin — métaphore de l’art contemporain qui souvent questionne l’observateur.

— Module 2
Sébastien Vonier, Névés
Artiste-géomètre, Sébastien Vonier s’intéresse autant au mobilier domestique qu’aux paysages les plus désolés. Des îles bretonnes aux massifs pyrénéens, ses œuvres semblent dessiner des cartographies de territoires imaginaires, à mi-chemin du rêve et de l’ultra-réalité. Les formes qu’il produit rappellent des objets étranges, ayant des origines très diverses et que l’on tente de raccrocher à nos références formelles. Intervenant régulièrement dans l’espace public, il procède in situ à des déplacements, permettant une nouvelle lecture, de nouveaux usages de notre environnement immédiat.

Sébastien Vonier propose ici une nouvelle version de ses «Névés» (présentés précédemment dans le cadre du Printemps de Septembre à Lieu-Commun en 2009). Un névé est à l’origine une accumulation de neige durcie en haute montagne. L’artiste en livre une interprétation brute et abstraite, sous la forme d’un vaste volume déconstruit en grille métallique et béton moulé. La pièce semble avoir subit une chute violente répartissant au sol ses fragments. Dans ce déplacement de matières, loin des paysages de neiges éternelles, s’opère un glissement où il est moins question de représentation que d’une évocation de l’impact physique d’un chaos naturel.

— Module 3
Hakima El Djoudi, Quand la ville dort
Hakima El Djoudi mène une recherche artistique multiforme et met en place des passerelles entre cinéma, vidéo et installation. C’est ainsi que ses «petites armées» en billets de banque dialoguent avec une vidéo qui nous hypnotise par une danse proche de la transe, qu’une chanson de Natacha Atlas fait face au silence d’enseignes lumineuses extraites de leur contexte cinématographique. Après avoir participé au Festival Spirit conçu par Jean-Marc Chapoulie pour le Module Vidéo en 2009, l’artiste est invitée aujourd’hui pour une présentation personnelle d’un ensemble de vidéos inédites.

Le programme Quand la ville dort propose un mois de suspense: quatre vidéos-enseignes, changeant chaque semaine, entre film noir de l’âge d’or hollywoodien et feuilletons illustrés dans la lignée de Fantômas. Ici, les enseignes lumineuses réanimées utilisées par Hakima El Djoudi évoquent l’attraction (Golden Rooster), la perte de soi (Good Cocktail), l’affrontement (Up side) et pour finir, l’épilogue (Britannia), dont on n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un «happy ending»…

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