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Les jeux de l’art et de l’argent

L’histoire de Tess de Bellac, expert en art contemporain, entraîne le lecteur dans le monde clos de la vente aux enchères et de la spéculation artistique. A travers cet ouvrage, présenté sous forme d’une enquête policière romanesque, Marie-Hélène Grinfeder propose un subtil témoignage des excès observés dans le milieu du marché de l’art.

Information

Présentation
Marie-Hélène Grinfeder
Les jeux de l’art et de l’argent

Les jeux de l’art et de l’argent, premier roman de Marie-Hélène Grinfeder, est avant tout un polar-plaisir qui ose montrer le monde violent, périlleux et fascinant du marché de l’art.

Construit comme une œuvre d’art captivante et excentrique, ce roman frappe par la surenchère d’action et la folie contagieuse de ses personnages. Protégée par la fiction, Marie-Hélène Grinfeder, auteur du livre de référence Les années Supports surfaces, s’en donne ici à cœur-joie pour décrire, comme cela n’a encore jamais été fait, les milieux de la vente aux enchères, de la spéculation en matière artistique et de la folie magique de l’art.

Reflet d’un monde clos régi par la démesure et ponctué par les crimes passionnels, Les jeux de l’art et de l’argent sont également le subtil témoignage voilé des frasques observées, dont certaines ont été vécues par l’auteur.

Ce roman permet des voyages dans les hautes sphères de l’art: de Londres à Paris en passant par Bruxelles, Milan, Moscou et Monte Carlo. Les personnages masculins mènent la danse: vulnérables et insensés. Seule femme immergée dans un milieu d’hommes plus ou moins corrompus, Tess de Bellac est une héroïne attachante et innocente, libre et indépendante, en lutte contre des événements qui risquent pourtant d’ébrécher sa probité.
L’intrigue trépidante, ambiguë dévoile les excès du marché de l’art fondés sur des spéculations financières, et où chacun finit par se poser la question: «Et l’art dans tout cela?»

«Le lendemain, samedi, à treize heures précises, Tess était assise à la terrasse de La Palette à Saint-Germain-des-Prés, dont le rare et ancien clocher-porche de l’église ponctue le cœur de Paris. La chaleur était modulé par un vent léger, une journée exceptionnelle par ces temps caniculaires. Tess observait les arrivées successives des galeristes du quartier, qui formaient de véritables castes et ne s’entremêlaient qu’au gré des affaires. Leur table était réservée de chaque côté de l’entrée, d’où ils saluaient d’un sourire V.I.P ceux qu’ils connaissaient et qui passaient par là.
C’était son monde, et les passants avaient l’habitude de lui adresser un “Ça va Tess?”, auquel elle répondait par un “Ça va” souriant, allant parfois jusqu’à un “Tout va très bien”.

Reconnue, elle se raccrochait à l’identité rassurante qu’elle s’était fabriquée, celle de l’experte intègre. Elle avait l’avantage d’être appréciée, son activité ne gênant personne. Les galeristes l’estimaient plutôt et ne la percevaient pas comme une dangereuse concurrente.
“Je suis malheureusement honnête” avait-elle l’habitude de répéter, ce à quoi il lui était fréquemment répondu qu’il n’y avait rien de mieux que l’honnêteté, naturellement. Peu de gens pensent ou plutôt disent le contraire.»
Marie-Hélène Grinfeder

Sommaire
— Première partie. Ten millions of pounds
— Deuxième partie. F comme Faux
— Troisième partie. De l’art, des déboires, des délires