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Les immobiles. Carte blanche PMU 2014

Léa Habourdin et Thibault Brunet, les deux lauréats de la carte blanche PMU 2014, ont passé deux mois en immersion dans des cafés du Pas-de-Calais pour décrypter l’univers des courses. Cet ouvrage présente leur projet Les Immobiles qui consiste en un ensemble d’images volées, d’images scannées et de vidéos scandées, dont se dégage une atmosphère énigmatique.

Information

Présentation
Thibault Brunet, Léa Habourdin
Les immobiles. Carte blanche PMU 2014

Avec la «Carte blanche», le PMU et Le BAL donnent à de jeunes artistes la possibilité d’apporter un regard nouveau et libre sur un univers qui leur était a priori étranger. Après Malik Nejmi, Mohamed Bourouissa, Olivier Cablat et Kourtney Roy, le travail de Léa Habourdin et Thibault Brunet est à l’honneur.

Cet ouvrage est publié suite à l’exposition éponyme qui s’est déroulée au BAL du 14 au 25 janvier 2015. Il restitue en images le projet présenté par Léa Habourdin et Thibault Brunet, les deux lauréats de la carte blanche PMU 2014. Ces derniers ont passé deux mois en immersion dans des cafés du Pas-de-Calais pour décrypter l’univers des courses. Pour réaliser ce projet, ils ont travaillé avec un piège photographique, une caméra de console de jeu et un appareil compact argentique. En résulte un ensemble de prises, d’images volées, d’images scannées, de vidéos scandées, dont se dégage un univers énigmatique. En plus des nombreuses photographies et du texte de Léa Habourdin et Thibault Brunet, l’ouvrage intègre également une nouvelle rédigée par Agnès Desarthe.

Avec les textes de: Léa Habourdin & Thibault Brunet, Agnès Desarthe.

«Bien qu’ayant toujours fait partie de notre paysage le café PMU évoquait un monde lointain et abstrait vaguement incarné par des images éparses glanées au fil des ans: lieux enfumés où évoluent quelques spécialistes affairés, noms de chevaux sonnant comme des aphorismes abstraits, files d’attente au guichet…
D’emblée il nous est apparu évident de partir de ces images mentales plus ou moins fantasmées et, loin de tout relevé documentaire, d’opter plutôt pour la métaphore et l’onirique.

Nous avons donc passé deux mois en immersion dans des petites villes du Pas-de-Calais, allant chaque jour au Rallye, au Café du Rond-point, à L’Alhambra, à La Cravache d’or, au Gallia. Dans ces cafés, nous avons appris comment jouer, comment décrypter le journal des courses, comment gagner et comment perdre, les joueurs nous ont conseillés, se sont gentiment moqués de notre ignorance, se sont parfois agacés de nos questions. Nous avons écouté les histoires de chacun, récits parfois surréalistes ou tragiques échangés comme ça, vite fait, au comptoir, comme si de rien n’était. Nous avons été témoins des bons coups, des intuitions géniales, du cheval-miracle, des gains trop rares et des jours sans. Bref, nous avons partagé la vie des turfistes. Sans modération. Les histoires de chasse, les chiens dociles, les blagues à deux balles, les coups de sang, les coups de foudre, le tir ont fait partie de notre vie jour après jour. C’est ainsi que nous sommes devenus des habitués, des amis.

Un jour, un éleveur de pigeons voyageurs nous a montré son pigeonnier, à quelques mètres du pmu, nous expliquant les compétitions, nous montrant ses meilleurs pigeons, des athlètes. Nous étions propulsés dans un monde de course, de vitesse, de précision… Puis nous avons dû quitter les lieux, ce monsieur était en effet en liberté conditionnelle et portait un bracelet à la cheville, “Je suis bagué comme mes pigeons, nous a-t-il dit, je dois rentrer le soir».
Léa Habourdin et Thibault Brunet

Sommaire
— Œuvres
— Les immobiles, Léa Habourdin et Thibault Brunet
— Le questionneur. Une nouvelle d’Agnès Desarthe