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Les Carnets du BAL 04. Que peut une image?

Les treize auteurs de ce quatrième volume explorent, à partir de cas concrets, le pouvoir des images sur notre perception et notre conscience. A travers plusieurs disciplines (cinéma, peinture, philosophie, etc.), ils nous invitent à adopter un regard critique et à apporter des tentatives de réponse à la question: que peut une image?

Information

Présentation
Dork Zabunyan
Les Carnets du BAL 04. Que peut une image?

S’interroger sur ce que peut une image, c’est d’abord se garder de répondre «rien» ou «tout». C’est refuser d’attribuer aux images un pouvoir qui les dépasse ou de verser dans le lieu commun d’une impuissance conséquente au flux ininterrompu d’images.

Entre posture désenchantée et croyance excessive dans l’efficacité des images, les treize contributeurs de cet ouvrage nous invitent à adopter un regard critique. Les diverses disciplines mobilisées ici — cinéma, peinture, philosophie, photographie, neurosciences, droit, etc. — explorent, à partir de cas concrets, ce qu’opèrent réellement les images sur notre perception et notre conscience: la vidéo comme outil de stratégie militaire pour le commandant Massoud, le tableau comme expérience de l’immatériel chez le Caravage, le montage cinématographique selon Chris Marker, etc.

Avec les contributions de: Dork Zabunyan, François Boespflug, Agnès Devictor, Emmanuelle André, Giovanni Careri, Jacques Aumont, Thomas Hirschhorn, Ada Ackerman, Bruno Serralongue, Eyal Weizman, Pierre Cassou-Noguès, Eric Baudelaire, Cyril Béghin.

«Sur cette utilisation de l’image, qui est sans doute pourtant première dans sa stratégie, Massoud reste cependant très discret.
Il revendique en revanche une fonction pédagogique de l’image. Janessar enregistre les opérations, filmant autant les combattants que les combats et laissant les ennemis le plus souvent hors champ. Ce n’est pas tant l’ennemi qui semble intéresser l’opérateur que les moudjahiddin, non pas sur un mode lyrique et de glorification des combats, mais pour une observation minutieuse de leur comportement et de leurs gestes dans la guerre.

C’est que Massoud n’est systématiquement pas présent lors des opérations et la caméra devient ainsi l’œil du commandant. Par ces enregistrements, il voit la façon dont ses chefs se conduisent, comment les hommes réagissent au combat, et comment ils se comportent entre eux.
Cette «délégation du regard» à la caméra de Janessar ne fera que renforcer la proximité entre les deux hommes. L’opérateur filme pour un seul public, Massoud, et détermine son point de vue en fonction de cet impératif. Massoud affiche quant à lui ouvertement que ces enregistrements servent à l’instruction militaire, en permettant d’évaluer avec les combattants l’évolution de leur apprentissage.»
Agnès Devictor

Sommaire
— Les conditions d’une question, par Dork Zabunyan
— L’image peut-elle prêcher et enseigner? Le cas des images de l’incarnation du christ, par François Boespflug
— Massoud, le commandant à la caméra, par Agnès Devictor
— L’image me touche, par Emmanuelle André
— Heureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru! L’incrédulité de Saint Thomas du Caravage, par Giovanni Careri
— Le cinéma, un art d’apparition, par Jacques Aumont
— pourquoi est-il important, aujourd’hui, de montrer et regarder des images de corps humains détruits? par Thomas hirschhorn
— Passages et transpositions de la théorie. Politique à l’écran, par Ada Ackerman
— Le photographe, l’image et l’événement, par Bruno Serralongue
— L’archéologie des pixels, par Eyal Weizman
— les images du cerveau: instruments ou simulacres? par Pierre Cassou-Nogues
— Puissances du faux (journal), par Eric Baudelaire
— Chris marker au singulier, par Cyril Béghin