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Les Allumeuses

07 Mai - 18 Juin 2011
Vernissage le 07 Mai 2011

Documentation céline duval relève certains des enjeux des images imprimées, publicitaires, et plus largement documentaires, à l’ère du numérique. «Les Allumeuses», celles qui attisent, ce sont bien elles: les images imprimées, dangereusement tangibles, plus que ces corps lointains et fantasmés qu'elles figurent.

Communiqué de presse
documentation céline duval
Les Allumeuses

Envisagée depuis douze années comme entreprise de constitution d’un fonds iconographique, l’œuvre de documentation céline duval rejoint le projet utopique d’encyclopédie. Toute aussi vaine que nécessaire à celui qui l’engage, la collection et ses actions de sélection, classification et conservation, apparaissent comme de véritables «stratégies d’esquive» que les hommes mettent en place pour déjouer le chaos du monde.

Action conjointe de numérisation et de destruction d’un fonds publicitaire collecté entre 1998 et 2010, la série vidéographique «Les Allumeuses» affronte l’échec de l’entreprise et le fétichisme qui accompagne son objet: les images.

La valeur des images publicitaires utilisées ici n’est pas définie par leur rareté, elle réside dans le temps, dans leur valeur de marqueur historique. Des plus anciennes — certaines datent de plus de dix ans, alors qu’en publicité une campagne en chasse une autre — aux plus récentes simplement empilées par types, «Les Allumeuses» révèlent et figent une dernière fois un temps publicitaire, avant que les images soient jetées au feu.

Car «Les Allumeuses», celles qui attisent, ce sont bien elles: les images imprimées, dangereusement tangibles, contrairement à ces corps lointains et fantasmés.

Il s’agit par cette Å“uvre d’exprimer l’ambiguïté, le malentendu farouchement cultivé entre le support, objet de collection, et sa représentation, point de compréhension du monde en un temps donné.

La série «Les Allumeuses» se situe ainsi à la charnière de cette tradition historique de la collection, qui du cabinet de curiosité au fonds Maciet, a vu sa fin signée par la généralisation d’internet et Google à la fin des années 90 et début 2000. Pourtant la nostalgie n’a pas lieu d’être car quel que soit le support, papier ou numérique, le jeu des images en circulation transmet une représentation du monde pour conjurer, peut être, l’inéluctable mort.

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