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L’énigme Marcel Duchamp

L’exceptionnelle notoriété nationale et internationale dont bénéficie Marcel Duchamp a fondé quelques graves malentendus dans la compréhension de son œuvre. Dans cet ouvrage, Philippe Sers revient sur les intentions véritables de l’artiste en usant des nombreuses et explicites indications, qu’il a lui-même laissées, directement ou indirectement.

Information

Présentation
Philippe Sers
L’Enigme Marcel Duchamp. L’art à l’épreuve du Cogito

Parce qu’elle est d’un caractère volontiers provocateur et insolent, parce qu’elle a un aspect désinvolte et disparate et culmine en des propositions qui ont l’apparence d’un pied-de-nez au jugement critique, l’œuvre de Marcel Duchamp est la grande énigme de l’art contemporain.

Dans cette nouvelle édition, Philippe Sers démontre comment Marcel Duchamp, qui a procédé à la publication systématique de son travail, a laissé tous les indices pour le comprendre. L’artiste renvoie sans cesse à son expérience vitale, au point qu’on a pu dire que sa meilleure œuvre était sa vie. Marcel Duchamp piège le consensus de la société établie en une chausse-trape qui reste encore efficace de nos jours. L’usage du paradoxe ouvre la connaissance à de nouvelles régions dépassant les frontières de la logique.

D’importants ajouts montrent la postérité réelle de Duchamp dans l’art moderne et contemporain. L’analyse dégage la notion centrale de «transfert d’évidence», qui sous-tend les démarches les plus fructueuses de l’art contemporain.
On trouve également dans cet ouvrage deux enquêtes que l’auteur a menées après la mort de Duchamp sur son influence auprès des principaux témoins ou des créateurs de la nouvelle génération avec les réponses de: Salvador Dali, John Cage, Man Ray, Joseph Beuys, Andy Warhol, Daniel Buren, Jean Tinguely, Christo, Dan Graham, Carl Andre, Julio Le Parc, Nicolas Schöffer, Robert Lebel, Pierre Cabanne, Arturo Schwarz ou encore Jean Clair. Ces enquêtes éclairent la personnalité de Duchamp et sa relation aux avant-gardes.

«Marcel Duchamp n’a pas élevé l’urinoir à la dignité d’objet d’art, cela n’aurait aucun sens pour lui puisqu’il ne croit pas à la notion d’art comme un statut auquel pourrait être promu l’objet. S’il n’a pas établi l’urinoir comme objet d’art, c’est précisément parce qu’il a voulu avant tout démontrer le mirage d’une esthétique de la réception, c’est-à-dire l’idée que l’art est objet et que c’est la réception de l’objet d’art qui détermine sa qualité «artistique».

Signée «Mutt» (approximation du nom d’un fabricant de céramiques sanitaires), la Fontaine est un dispositif réduit à sa fonction de déversoir ambigu, non pas une œuvre d’art. Signée Duchamp, elle le serait devenue, puisque Duchamp, fondateur du Salon, avait le pouvoir institutionnel et donc la capacité de valider l’urinoir comme œuvre d’art par la voie la plus efficace vis-à-vis du consensus social. Dans ce cas, c’est le lieu institutionnel qui valide l’objet d’art in fine.»

Sommaire
— Préface à la deuxième édition
— Avant-propos
— Prolégomènes
— Les nouveaux possibles
— Le transfert
— Le message final
— Dernier clin d’œil
— La vraie révolution
— Mise en perspective
— Index des noms de personnes
— Index des œuvres
— Table des illustrations