DANSE | SPECTACLE

Suresnes cités danse | Forces of the North

29 Jan - 30 Jan 2019

Chorégraphe danoise, avec Forces of the North, Lene Boel livre un voyage à travers l'espace et le temps. Fusion de trois pièces antérieures (de 2010 à 2018), Forces of the North conjugue rites inuits, hip-hop et break dance. Un cocktail énergique, à découvrir pendant Suresnes cités danse.

Chorégraphe danoise ayant des ascendances groënlando-inuites, Lene Boel (Cie Next Zone) entraînera le festival Suresnes cités danse vers le cercle polaire arctique. Avec une pièce intitulée Forces of the North (2019), réunissant trois spectacles. À savoir Ritual for the Inuits (2010), Viking Runes (2015) et Super Human (2018). Cette dernière pièce, Super Human, étant d’ailleurs une coproduction de Suresnes cités danse. Fusion de ces trois performances, Forces of the North fera sa première mondiale à Paris, devant les publics du festival. Et par la danse, Forces of the North ouvrira des ponts. Faits de cultures européennes et circumpolaires notamment, par le biais des imaginaires. Basée à Copenhague, Lene Boel mixe les approches. Après s’être formée à Londres et New-York auprès de chorégraphes comme Merce Cunningham, Trisha Brown, ou Steve Paxton, elle a basé sa compagnie au Danemark. Lene Boel cultive une danse où se rejoignent hip-hop et rites inuits.

Forces of the North de Lene Boel : la fusion de trois performances de Next Zone

Les cultures inuites et hip-hop ont peut-être en commun un sens aigu de la battle. Ces formes de duos, où deux personnes s’affrontent ou s’accompagnent par le chant ou/et la danse. En réalité, ce motif est commun à beaucoup de cultures — sinon toutes. Mais les pas de deux hip-hop et inuits ont en partage une forme de lutte (d’agôn). Une physicalité qui se frotte au dépassement de soi et des conflits. Jouant de cette troublante proximité, Ritual for the Inuits prend ainsi les traits d’une performance en espace clos. Un resserrement intimiste matérialisé par une grande tenture blanche. Tandis que les lumières, chaleureusement colorées et tamisées, évoquent un éclairage vacillant, entre lampes à graisse et lueurs boréales. Duo interprété par Hocine Khiar et Mehdi Belkabir, Ritual for the Inuits déroule son break sur une composition sonore de Rex Casswell. Et non sans humour, les deux danseurs rivalisent de virtuosité.

Rites inuits et break hip-hop : un voyage chorégraphique dans l’espace et le temps

Pièce pour six danseurs, Viking Runes n’est pas moins syncrétique. Cultures inuites, cultures hip-hop, blockbusters hollywoodiens (Hunger Games), cirque… À l’heure où la question des appropriations culturelles peu parfois être clivante, Lene Boel cultive plutôt métissages et créolisations. La composition sonore, de Rex Casswell, garde un fort côté percussif. Avec une électro mêlant voix, boîte à rythme, claquements… Mais aussi des sonorités de lyre, de khomus, de vièle… Dessinant ainsi des paysages capables d’embrasser de très larges distances, ramenées dans le cercle intime de la scène. Toujours portée par la musique de Rex Casswell, la pièce pour sept danseurs, Super Human, plonge davantage encore dans l’abstraction. Avec une électro minimaliste évoquant presque Kraftwerk. Pièce en trois temps, Forces of the North semble ainsi suivre une dynamique d’urbanisation. Avec un break qui prend des accents de battle en club underground. À découvrir pendant le festival Suresnes cités danse 2019.

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